Au cœur du désert narratif

Cette vingt-deuxième mission de l'agent britannique 007 qui est la seconde interprétée par Daniel Craig et donc la seconde également de l'arc reboot de la franchise est la suite directe de "Casino Royale". Une première dans la franchise, idée qui avait déjà été pensée plusieurs fois auparavant sans jamais aboutir. Et je dois dire que je partais plutôt avec de gros aprioris étant donné que je n'ai pas du tout aimé "Casino Royale", aprioris d'ailleurs confirmés dès la scène introduction qui nous présente une course poursuite qui avait réellement un énorme potentiel mais qui est complètement foutue en l'air par une mise en scène encore plus surcutée que n'importe quel film de Jean-Marie Poiré.

Et oui car c'est cette fois Marc Forster qui est derrière la caméra et qui a décidé de faire de chaque scène d'action un truc complètement illisible en mettant 36 plans à la seconde et à la caméra tremblante. Bon à la rigueur, s'il n'y avait que ça, après tout, les "James Bond" ne se résument pas qu'à des scènes d'action, notamment l'ère Craig qui veut mettre place un personnage à la personnalité beaucoup plus creusée et en mettant en avant des personnages jusque-là secondaires au centre des missions, comme M par exemple. Mais, à l'instar du premier film, cette suite n'a absolument rien à proposer ! On s’ennuie ferme pendant une heure quarante (le film nous épargne au moins la très longue durée du premier) car c'est une heure quarante de vide ! Même si James Bond voyage aux quatre coins du monde pour réaliser sa petite vendetta, ce n'est pas franchement ça qui va sortir le spectateur de sa torpeur.

Eh oui, James Bond veut ici venger Vesper en éliminant l'homme derrière sa mort qui n'est autre que le français Dominic Greene. Ainsi, on a un peu la suite spirituelle de "Au service secret de sa majesté" dont une suite directe avec George Lazenby dans laquelle il devait également venger la mort de sa femme était prévue. D'ailleurs pour rester dans les clins d’œil (enfin même si là, c'est plus une grosse référence appuyée), le film fait également référence à "Goldfinger" en reproduisant la fameuse scène dans laquelle une James Bond Girl était découverte sur un lit enduite d'or, sauf que là, c'est de l'or noir.

Bref, "Quantum of Solace" est donc une suite toujours aussi mauvaise que le précédent mais dans un style différent !