Quitter la nuit par Fenetre_sur_salle

En s'intéressant aux répercussions d'une agression sexuelle sur les protagonistes et leur entourage, le film passe avec habileté du thriller haletant au drame psychologique.

Si la première partie, avec la scène sous haute tension dans la voiture, est très bien mise en scène, le film est loin de se résumer à cela. En effet, sa plus grande force est de ne pas tomber dans le prévisible film enquête ou de procès, mais d'inscrire sa narration sur un plus long terme, dans l'intime et le quotidien, et de nous montrer comment chacun essaie de continuer à vivre après un tel événement.

Les scènes voulant mettre en avant les obstacles rencontrés par la victime dans son parcours judiciaire sont peut-être les moins convaincantes, notamment les scènes d'interrogatoire, dans lesquelles le manque d'empathie et la remise en cause de sa parole sont un peu trop caricaturaux.

Car c'est bien lorsqu'il nous plonge dans la sphère privée des protagonistes que le film est le plus passionnant. Entre déni et prise de conscience de l'accusé, colère, découragement et tentatives de reconstruction de la victime, il parvient à couvrir la large palettes d'émotions par lesquelles chacun passe.

La fine caractérisation psychologique des personnages est également à saluer, avec un Guillaume Duhesme, désarmant d'ambiguïté, Selma Alaoui très convaincante en victime ordinaire et désabusée et Anne Dorval, absolument parfaite, comme d'habitude, en mère déchirée entre amour inconditionnel aveugle et révolte.

A noter également l'excellente bande originale de Ben Shemie.

Un premier film très prometteur dont la force est de trouver cette parfaite distance pour ne pas accabler ni excuser mais constater les dégâts collatéraux.

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