Par l'attachement et la tendresse évidente que le spectateur pourra éprouver face à sa joyeuse bande de casse-cou, Riddle of Fire se présente comme un très bel héritage des récits sur l'enfance comme a pu l'être Stand by Me, Super 8 ou encore Moonrise Kingdom ; la représentation d'un âge bouillonnant, sans crainte de défier l'autorité et de découvrir un monde que les grandes personnes s'obstinent à ne pas voir.
Cette mise en abyme est présente dès la séquence d'ouverture où malgré ses longs chemins de campagne ensoleillés et ses zones industrielles vides, Weston Razooli y affirme un plaisir certain à jouer, à bricoler entre le réalisme de ses décors et de ses personnages et l'imaginaire que les enfants y transmettent que ce soit en se transformant eux-mêmes en as de la moto et de la gâchette, par l'utilisation d'un portable radar ou par un entrepôt prenant l'apparence d'un donjon de château fort.
Tous ces rapprochements au monde vidéoludique font d'ailleurs toute la singularité de sa proposition. Riddle of Fire plonge dans une véritable partie de jeu de rôles où l'utilisation d'une musique électro aux accents médiévaux et de la pellicule 16 mm - avec ses couleurs pastels et sa lumière diffuse - s'accordent dans la matérialisation de cette dernière. Mais au-delà de ce terrain de jeu formel, son parcours aventureux se double également de quêtes émotionnelles particulièrement touchantes où fraternité et amour deviennent un lieu commun permettant à la hauteur de l'enfance de dicter ses propres lois et ses propres croyances.