Scream 2 n’a ni l’originalité, ni la saveur du premier volet. Avec sa séquelle, Craven surfe sur la vague du succès en utilisant la même recette et en poussant plus avant la mise en abyme. Si l’histoire est moins bien ficelée et appelle le « déjà-vu », la force du film réside incontestablement dans les tableaux meurtriers qu’il propose. Moins sanglant, Craven déploie ici toute sa maîtrise de la dramaturgie pour accoucher de séquences à suspens aussi grandioses que terrifiantes. L’ouverture du film et son final, aussi marquants que dans Scream, sont nourris de scènes intermédiaires tout aussi remarquables. Ainsi, Scream 2 propose sans aucun doute les scènes les plus angoissantes de toute la saga.
La théâtralité des situations, poussée à son paroxysme, confère au film une grandiloquence qui peut déranger. Craven poursuit pourtant dans sa lignée en explorant plus en profondeur la grande thématique qui habite l’intégralité saga, à savoir : jusqu’où l’humain est-il prêt à aller pour entrer dans l’Histoire ?
La conclusion est néanmoins décevante. Il faut dire que les trouvailles du premier volet ne pouvaient pas faire mouche une seconde fois.
Si qualité et talent sont toujours présents, au fond, c’est l’effet de surprise qui manque à Scream 2. De fait, la résolution de l’énigme ne pouvait être à la hauteur. Le déroulé, lui, s’il est moins virtuose, est bien plus palpitant.