La voix des femmes a été systématiquement escamotée dans l'histoire, et ce dans absolument tous les domaines. On a prétendu que donner la vie biologiquement excluait de fait de la création intellectuelle ou artistique. Le processus de réappropriation est lent et progressif, mais il existe bel et bien et ce documentaire prétend apporter sa pierre à l'édifice. Il le fait en établissant une sorte de catalogue des femmes sculptrices qui auraient mérité une reconnaissance internationale, au même titre que Rodin, parfois, mais qui ont été éclipsées, du simple fait qu'elles étaient nées femmes, puisqu'elles ne manquaient aucunement de talent (sauf Nicky de Saint-Phalle dont je n'aime vraiment pas le travail, peut-être... ^^). La plongée dans les arcanes de la création féminine ne manque pas d'intérêt, même si par sa forme, le documentaire n'a vraiment rien d'original et déroule la frise du temps et les analyses de spécialistes avec une certaine monotonie. Ceci dit, il permet de découvrir la Pythie furieuse qui se love dans une sorte de caverne tarabiscotée de l'Opéra Garnier, et, rien que pour ça, le jeu en vaut la chandelle.