Par où commencer ? Ce film regorge de qualités. Il n'est pas facile d'expliquer ce qui fait de ce film un des meilleurs de l'histoire du cinéma tant certains l'adorent d'autres le boudent. Adaptation libre du roman éponyme de Stephen King, ce film met en scène Jack Nicholson - au sommet de son art, Shelley Duvall et Daniel Lloyd - aujourd'hui traumatisé et prof de biologie. Ces trois acteurs interprètent ce huis-clos de manière magistrale, avec un père qui perd complètement la tête - réaction claustrophobie ou possession de son âme par l'hôtel ?, un mère apeurée, soumise à son mari et craignant de nouveaux ses coups, et Danny Boy l'enfant lumière lisant le passé, l'avenir et les pensées d'autrui. Stanley Kubrick avait gardé Danny loin des scènes "d'horreur" pour ne pas l'effrayer, mais cela n'a pas eu d'impact sur son jeu mais l'a rendu plus innocent et moins craintif face à son père car possédant un pouvoir que le père semble ne pas posséder.
Ce film est un huis-clos qui plaira à ceux qui n'aiment pas les huis-clos, car être enfermé dans un hôtel offre beaucoup de possibilités. Ce film plaira aussi à ceux qui n'aiment pas les films d'horreur car ceci n'en est pas un. Certaines scènes font peur, sont traumatisantes : Danny bavant dans son lit, Jack-regard-caméra, défonçant la porte de la salle de bain, les ascenseurs souffrant d'une hémorragie, etc, etc... mais en aucun cas horreur. Combien de mes amis ont détesté The Shining parce qu'il ne "faisait pas peur". C'est bien plus que ça. C'est un film psychologique, mêlant folie, violence - coucou Stanley -, fantastique, car pour que les portes s'ouvrent seules et que certaines pièces changent d'une minute à l'autre (cf. chambre froide) il faut bien que l'Overlook soit "vivant".
La réalisation dans ce film est magistrale. On se souviendra de Danny sur son tricycle, mais pourquoi de cette scène en particulier? Parce que Stanley Kubrick utilise la toute nouvelle SteadyCam permettant d'éviter tout tremblement lorsque la caméra est dite à l'épaule. De plus, dans ce plan séquence, Danny alterne entre parquet et tapis, ce qui a permis au micro d'enregistrer deux sons complètement différents et hypnotiques. La caméra a toujours un temps de retard sur Danny notamment dans les angles de couloirs, nous permettant ainsi de voir la réaction de Danny avant d'en voir la cause.
La bande-son de ce film colle parfaitement à l'ambiance de celui-ci. Il s'agit d'un ensemble de morceau "classique" de compositeurs peu connus.Elle est aussi portée par quelques titres de jazz des années 30' pour les scènes où Jack discute avec les "fantômes".
The Shining est une oeuvre d'art traumatisante si on ne pars pas avec des a priori. Les acteurs sont parfaits. Les spéculations autour de ce film ne font que rajouter de l’intérêt à un film qui en avait déjà suffisamment.