Troisième film de Christophe Gans, très attaché au projet depuis un bon bout de temps, Silent Hill est tout simplement ce qu'on attendait de la part d'une adaptation de jeu vidéo. À la fois extrêmement fidèle et inédit, le long-métrage est une réussite. Avant tout, parce que Christophe Gans est un VRAI passionné du jeu et pas un médiocre yes-man qui n'y connait rien (on pense immédiatement à Uwe Boll, non ?). Ensuite, parce qu'il a su s'entourer d'une équipe autre que solide : de Roger Avary au scénario à l'excellent Radha Mitchell dans le rôle principal en passant par Patrick Tatopoulos confectionnant des effets spéciaux plus que convaincants.
Le film mélange habilement le scénario du premier jeu tout en empruntant ici et là des idées, des personnages ou des plans des autres opus vidéoludiques, adoptant un rythme lent, gracieux, sordide, nous immergeant petit à petit dans l'horreur de cette ville peuplée de créatures étranges, monstrueuses, effrayantes. Car oui, Silent Hill fait peur, il nous plonge dans l'univers du jeu vidéo avec brio, reprenant avec respect musiques et cadrages du jeu pour plus d'efficacité. Certaines scènes sont très gore (le final), d'autres nous tenant en haleine de façon terrifiante (les infirmières, Pyramid Head, les enfants carbonisés...).
L'interprétation est sans faille (surprenante Laurie Holden ; Jodelle Ferland, une révélation), les décors soignés, le scénario va crescendo dans une logique aussi angoissante qu'imparable. Bref, Christophe Gans réussit l'impossible en transposant fidèlement l'œuvre de Keiichiro Toyama sur grand écran, terrassant immédiatement les précédentes bouses orchestrées par des incompétents ignorants. Ceci dit, il manque quelque chose, un je-ne-sais-quoi qui permettrait à Silent Hill d'accéder à la perfection... Le mystère restera intact.