Jane's addiction

La très moche affiche de Smiley Face n'a franchement rien d'engageant, et je préviens tout de suite qu'au niveau de l'esthétique visuelle c'est un peu pareil, on n'y reconnaît pas vraiment la patte de notre cher Gregg Araki. Une bonne nouvelle pour certains, un peu moins pour moi...

L'autre "bad new" proviendra d'un répertoire musical plus banal qui, à 2-3 morceaux près, m'a bien moins accroché. En fait, c'est le plus singulier des films du réalisateur que j'ai pu voir jusque-là : il n'est quasiment pas question de cul (en dehors de l'hilarant film que se fait l'un des protagonistes, et d'une petite branlette sous la douche), mais de fumette... Et uniquement de fumette. Rha, ça me ramène pas mal d'années en arrière de voir Jane glander (Anna Faris, taillée pour ce rôle) après des études peu convaincantes, et se taper des bangs de bon matin, laisser ses volutes embarquer 90% de son QI, s'imaginer plus éloquente qu'elle ne l'est (excellente scène de la "syndicaliste"), mais surtout arriver à un niveau de parano jouissif au vu de la capacité de l'actrice à jouer de ses mimiques. Et pour le coup, malgré quelques passages un peu plus faibles, cette comédie a justement fini par me le refiler à moi aussi, le smile ! :)

Je me suis clairement marré. Le ridicule de cette petite meuf - qui à jeun serait à croquer - m'a littéralement charmé. La pauvre Jane voyant sa journée virer au cauchemar après avoir englouti les cupcakes de son coloc chelou, mais d'apparence clean, et qui finira par se rendre compte qu'il s'agissait en fait de petits gâteaux qui font rire. Fracassée, elle établira un plan pour réparer son erreur. Plan qu'elle n'arrivera bien évidemment jamais à suivre et qu'elle ne cessera de fièrement modifier. D'ailleurs, la seule scène que j'ai trouvée assez foireuse viendra dans la foulée, lorsque Jane se lancera dans la pâtisserie au THC : scène beaucoup trop exagérée et attendue. Mais à côté de ça, il y a vraiment quelques très bons gags, comme ceux du matelas (récurrent), de l'audition, ou de l'intervention du flic...

Mais c'est définitivement le perchage de Jane qui m'a le plus amusé, même si j'imagine qu'elle en saoulera plus d'un. Ses aventures presque ordinaires devenant extraordinaires tant on se retrouve comme en immersion dans les restes de son cerveau fracassé. Et ce même si la conclusion m'a quelque peu déçu, avec sa sorte de métaphore marxiste assez fumeuse sur la forme.

Une petite comédie bien gravos mais attachante et sans prétention, à l'image de son scénario.

6,5/10