Le plus mauvais de la saga, cet Épisode II n'étant qu'un vulgaire amalgame de bastons incessantes et de scènes d'amourette à l'eau de rose. Si le film instaure des éléments essentiels à la saga, il les étire à l'infini, remplissant correctement le long-métrage en le transformant comme il se doit en un gros blockbuster attrayant et coloré, le seul gros problème venant par ailleurs de ce côté visuel inégal.
Tout le film étant tourné en fond vert, on a droit à une foule de décors alarmants, à des personnages numériquement créés, des artifices grossiers et des scènes d'action plus que tirées par les cheveux (la course-poursuite sur Coruscant en est la première preuve). Pour faire bref à ce sujet-là, disons que l'on a affaire à un long-métrage en 3D auquel on aurait rajouté quelques acteurs en chair et en os ici et là.
Des sous-intrigues à foison, des raccourcis bâclés, des cascades improbables, des couleurs criardes et des acteurs en roue libre, le film déçoit indéniablement. D'un Maitre Yoda entièrement créé par l'ordinateur d'une laideur incomparable à un Hayden Christensen horripilant à souhait en Anakin Skywalker, l'interprétation est heureusement sauvée par un majestueux Christopher Lee et un Ewan McGregor de plus en plus à l'aise dans son rôle de sage maître.
Par ailleurs, le film lui-même est sauvé par quelques grands moments bien fagotés comme la mise à mort dans l'arène de Geonosis ou encore le combat sous la pluie face à Jango Fett. Niveau scénario c'est en revanche lamentable : 2h30 de blas-blas politiques ennuyeux, de roulades dans l'herbe entre Anakin et Padmé, de scènes d'action inutiles et d'incohérences scénaristiques. Lucas fait donc clairement face à une mythologie dont il se prétend être le roi et comble des explications hasardeuses par des facilités digne d'un gamin de douze ans.
Continuant de saboter sa propre mythologie au profit d'un appât mercantile vain et immédiatement désuet, George Lucas n'arrive plus à proposer un semblant de cinéma dans ce qui fut l'une des plus belles épopées de tous les temps. Dommage donc pour ce deuxième opus, cinquième de la série, qui tombe dans la grossièreté la plus ridicule et oublie de proposer à son public, qu'il soit fan ou non, un long-métrage digne de ce nom.