Après deux volets décevants, fallait-il encore attendre quelque chose de cette nouvelle trilogie Star Wars? Pas que George Lucas manquait d'idées avec les deux premiers épisodes, mais d'une réelle cohérence. Le ton et les enjeux se voulaient plus adultes, mais ils étaient mis à rude épreuve par les choix infantiles de Lucas.
Rythme mollasson et personnage effroyable (Jar Jar) pour la Menace Fantôme, histoire d'amour au ras des pâquerettes et numérique à outrance pour l'Attaque des Clones. Oui, cette prélogie prenait des risques. Seulement, la force de la saga reposait sur un univers tangible et des personnages attachants. Et malgré certaines qualités indéniables, difficile de retrouver ces qualités dans les deux premières parties.
La fin de La Guerre des Étoiles? Non, pas tout à fait, car LA grande question restait en suspens: comment le Jedi Anakin Skywalker est devenu le terrible Dark Vador? Il restait une dernière étape, et - comme beaucoup - je ne pouvais pas la manquer. C'est donc presque une surprise de le dire: oui, La Revanche des Sith mérite le détour.
D'accord, certains défauts persistent. Les effets visuels sont toujours trop nombreux, quelques incohérences sont embêtantes et les dialogues n'ont rien de bien attrayant. Je reste dubitatif quant au personnage d'Anakin, dont le basculement me parait expédié. Quelques scènes supplémentaires auraient pu le rendre plus cohérent. Le personnage ne sera pas le clou de cette prélogie comme il aurait dû l'être. Hayden Christensen y met de la bonne volonté, mais je le trouve moyennement convaincant. Le vrai héros de ce volet - et de la trilogie - demeure Obi Wan à mes yeux. D'un volet à l'autre, Ewan McGregor a su imposer sa force tranquille au chevalier Jedi. C'est donc avec un vrai plaisir que je l'ai suivi sur la saga. Samuel L.Jackson s'offre également un joli dernier tour de piste. Il y a aussi l'impeccable Jimmy Smits en Bail Organa. Malheureusement pour elle, Nathalie Portman n'a plus grand chose à jouer. Dommage que l'écriture de cette prélogie ne lui ait pas fait beaucoup de cadeaux, à l'instar d'Anakin. La vraie star du film demeure Ian McDiarmid, cette fois-ci au premier plan. Réjouissant de vilénie, l'acteur se lâche complètement dans le rôle du terrible Empereur. Et cet étalage est de toute beauté.
Si le dialoguiste George a toujours l'air un peu assoupi, le showman Lucas s'est enfin réveillé. Et c'est peu de le dire. Ce troisième opus est sûrement le plus généreux en terme de spectacle. Je peux tiquer sur l'utilisation abusive des effets spéciaux, il n'empêche que cette intro est magnifique. Que les batailles ont fière allure, et que les combats au sabre laser ne m'ont pas déçu. Le duel final entre Anakin et Obi Wan m'a tout simplement soufflé. D'une sauvagerie inédite, il est d'une beauté terrassante. Sans parler des nouvelles compositions superbes de John Williams. Les 2h20 passent à une rapidité folle, et les morceaux de bravoure qui les ponctuent donnent à eux-seuls l'envie de s'y replonger. Car même si certains "hics" persistent, force est de constater que Star Wars a retrouvé de sa superbe. Je suis (enfin) de retour dans cette galaxie lointaine, très lointaine, qui me faisait tant rêver.