Je n'aime pas les biopics. Le cachet "tiré d'une histoire vraie" suffit à me hérisser le poil et me pousse à aller voir n'importe quelle autre merde en salle, fut-ce un remake désastreux de Godzilla.
Je n'ai vu ni Amadeus, ni Ray, Gandhi et autres Harvey Milk, et on m'avait trainé par la peau du cul pour voir The social network. Alors la première version de l'histoire de Steeeeeeve, maladroitement nommé "Jobs", avec le pourtant crédible Aston Kutcher m'était passé (geste de la main qui passe au dessus de la tête).
Danny Boyle est un réalisateur surprenant. Capable d'égarements incroyables ces dernières années pour un réal de sa trempe, il arrive encore aujourd'hui à me surprendre, avec un sujet donc déjà traité, un biopic qui plus est adapté sur 2,3 médias. Mais ce n'est pas pour lui que j'ai franchis le pas, mais pour mon acteur fétiche le génialissime Michael Fassbender.
Tout d'abord, je n'ai pas ressenti de différence physique incommensurable. Je préfère un bon acteur qu'une personne ressemblante et dans ce cas précis, la différence est marquante entre les prestations de MF et d'Aston Kutcher.
Et bien j'ai aimé ce biopic, pour une fois. Bien que facile dans son intention et les émotions qu'il tente de procurer, empruntant nombre de raccourcis lourdingues, il réussit brillamment à éviter les poncifs du genre en se concentrant sur 3 évènements marquants non pas de la vie de Jobs, mais de sa carrière toute entière. 3 Background de re-présentations de produits, ancêtres des keynote légendaires du maître, la construction de sa pensée et de son être tout particulier. C'est audacieux, et çà fonctionne, car on a l'impression après visionnage, que tout ce qui pouvait être traité, l'a été, et de merveilleuse manière.
Le film est incroyablement verbeux, mais pas constamment à la recherche du bon mot. Les acteurs brillent ainsi par leur retenue, dans des prestations emplies d'une classe aussi rétro que moderne.
Un coté épique sous-tend enfin tout du long, en parallèle d'une photographie colorée, seule véritable métaphore de la réussite incroyable à venir pour Jobs. Mais c'est assez maitrisé pour ne jamais s'avérer lourdingue.
Finalement, je conseille grandement ce film. Sorkin Boyle et Fassbender m'ont véritablement amener à aimer un biopic, rien que pour çà ils méritent leur note. Franchement, j'adore Léo, et son Oscar est mérité pour l'ensemble de sa carrière, mais j'aurai préféré que ce soit Fassby qui l'obtienne pour ce rôle...