Sugarland Express par Jean-Luc-Godzillard

Deuxième film de Spielberg (enfin, premier si on compte Duel comme un téléfilm), qui n'a pas marché à l'époque, et on comprend un peu pourquoi . On comprend aussi pourquoi Spielberg a tenu à faire de cette histoire vraie un film.

le film est dans la droite lignée des road-movies marginaux dont raffolait le Nouvel Hollywood (Easy Rider, Vanishing Point, l'Epouvantail, j'en passe et des références), mais a un peu le cul entre deux chaises, partant sur des moments de pure comédie (l'évasion, la première course-poursuite), avant d'enchaîner sur une part de critique sociale, tout en gardant, loin de l'esprit contestataire des films pré-cités, une place pour une ode au bel esprit américain (engouement populaire pour nos marginaux, la générosité, toussa), pour finir sur un ton vraiment dramatique.

Au milieu de tout ça, Spielberg s'amuse en plus à chorégraphier un grand chaos motorisé qui annonce l'orgie 1941, et la manière dont il filme le rapport à l'enfant au milieu de cette histoire annonce, elle, E.T. et tous ce qui est rapport à l'enfance chez Spielby (et là, il faudrait que je cite la moitié de sa filmo). Sinon, Goldie Hawn est choupinette, et Ben Johnson est étonnement touchant, bien loin de ses rôles chez Peckinpah ou Milius.

Bref, à ce niveau-là, on peut dire que c'est un archétype du premier film: Une oeuvre où le réalisateur met un peu de tout, beaucoup de lui, de manière pas toujours homogène, mais qui annonce pleinement le reste de sa carrière.