Santiago est un jeune Colombien qui comme tant d'autres à la même époque a d'abord succombé à la tentation de l'argent facile rapporté par la cocaïne avant de voir le piège se refermer sur lui et embarquer sa famille dans sa chute.
L'histoire se déroule en 1984. Santiago est un brillant promoteur, issu des classes favorisées de la ville. Pour son malheur à venir, il construit en plein boom immobilier des immeubles de luxe sur les hauteurs de Medellin, que finalement vont lui acheter les narcotrafiquants de la région pour blanchir l'argent de la drogue. C'est à la fois l'histoire d'une certaine insouciance, qui tend à l'innocence, et celle d'une cruelle réalité qui se rappellera à lui très rapidement comme à tant d'autres habitants à cette époque. Faisant face à un problème passager de liquidités, il va écouter son ami d'enfance qui lui a déjà basculé dans le trafic et va le mettre en relation avec de plus gros bonnets. Bientôt, il franchira le point de non retour et se retrouvera dans des affaires trop grosses pour lui.
Alors que la fin du film laisse entrevoir une certaine rédemption, on découvre au contraire un engrenage qui emporte tout sur son passage.
Plus que la classique ascension d'un homme de main dans le monde du crime organisé, le film de Victor Gaviria décrit surtout le mécanisme d'une économie qui a totalement gangréné la ville et impliqué toutes les strates de la population : des professionnels de la ville aux paysans associés aux trafiquants, des policiers ripoux, des hommes de tous milieux sociaux, des jeunes filles qui deviendront des prepagos... Et ce sont ces portraits qui constituent le principal intérêt du film, bien plus que les quelques scènes d'action assez stéréotypées.