Le Z des abysses culte pas si dingue mais qui se doit d'être regardé

Bienvenue au St Graal du bisseux, du blacksploitation le plus cradingue qui soit. Tales from the Quadead Zone c'est la VHS la plus prisée de l’histoire, limitée à 100 exemplaires et revendue dans les 2000$ pièce. Forcément ça attise une certaine curiosité, on a envie de comprendre.

Et bah... on en ressort à la fois déçu même si on s'attendait aussi à ce niveau de nullité dans la réalisation.

Mais il est quand même important de préciser que c'est vraiment du cheap qui s’en bat totalement les couilles, sans forcément cracher à la gueule du spectateur. C'est un film fait par un type qui avait envie de faire un film sans en connaître les codes et qui voulait raconter quelque chose. Il faut savoir que le film a été tourné à Chicago et qu’il n’a été distribué que dans les quartiers voisins, ce qui explique son extrême rareté et donc sa difficulté à trouver une copie originale.

C'est un film à sketches tourné en direct-to-video, avec comme fil conducteur : une folle qui raconte des histoires du livre Tales from the Quadead Zone à son fils fantôme décédé. 

Après une introduction qui semble tout droit sortie d'un cerveau d'un psychopathe avec ses dessins d’enfant bien glauques, on enchaîne avec 2 histoires "externes" assez médiocres, avec tout d'abord une famille de prolos rednecks où un des gars pète un plomb et qui massacre petit à petit sa famille. Aucun intérêt, et on ne voit pas grand chose. Heureusement c’est le plus court du film. Une dizaine de minutes.

Ensuite une bande de cambrioleurs se rend dans une sorte de funérarium pour subtiliser le cadavre d’un ennemi décédé. Pour l’humilier il sera décidé de l’habiller en clown. Un des types sera pris d’une crise de fou rire qui va réellement durer 3 minutes tellement il trouvera l’humiliation drôle avant de l’enterrer. Puis on devine la suite : le cadavre va se réveiller après avoir été possédé par un esprit et massacrera son bourreau. Un peu plus intéressant et moins mou, mais toujours pas très foufou.

Dernière histoire où la folle qui raconte les histoires à son fils se fait battre par son mari. Elle décudera de se venger en le poignardant à mort et se suicidera par la suite en réalisant que son fils n’existe plus, puis fin. Du même niveau que le sketche n°2.

Par contre et il faut souligner, le point remarquable de ce film, c'est la bande sonore. Ce synthé midi lo-fi immonde, qu’est-ce qu’il est bon pour le canal auditif. Sans aucune ironie. C’est un espèce de son de game boy qui a pris la flotte, c'est difficile à expliquer mais très satisfaisant. D'ailleurs on frôle parfois l’expérimental. 
Parfois, la musique surpasse très souvent les dialogues, façon métrage de Godard. Ce qui appuie ce côté moment à ressentir plus qu'à suivre.
Ya aussi un effet assez sale, c'est quand le clown ou les fantômes parlent, une sorte voix hurlée complètement distordue c’est fascinant, hypnotisant.

Bref Tales from the Quadead Zone c'est une expérience qui secoue un peu, qui interroge, mais qui reste quand même pas terrible en fin de compte. Les amateurs de sale bobine y trouveront un os à ronger, mais n’en attendez pas trop de Tales from the Quadead Zone.