Miroir, miroir, dis-moi, qui est le plus cruel ? Travis Bickle ou les autres ?
Réalisé par Scorsese, la longue descente aux enfers n'aurait été possible sans l'excellent scénario de Paul Schrader, l'interprétation magistrale de Robert de Niro et la musique inoubliable de Bernard Hermann. La mise en scène est superbe, chaque plan est sublime et Scorsese prend le temps de nous montrer le mal-être d'un homme, miroir de la société américaine des années 70.
Le plus intéressant dans cette oeuvre est le lien très étroit que Scorsese nous force à avoir avec Travis. Vétéran de la guerre du Vietnam, le retour dans la société "civilisée" le perturbe. La routine entre chauffeur de taxi, "pornophilie" et échec amoureux le pousse à bout. Nous sommes témoins de cela sans rien pouvoir faire. Savoir ce qui se passe dans sa tête est d'autant plus cruel puisque nous savons que son sort est scellé... Et pourtant, au final, malgré toute la haine qu'éprouve Travis, la société trouvera en lui le héros de la nation.
Finalement, le plus cruel... c'est l'Homme en général.