Rappelez-vous, Sam Raimi devait faire un quatrième opus de Spider-Man mais le projet est tombé peu à peu à l'eau, forçant Sony à mettre rapidement en boîte un reboot sous peine de perdre les droits de la franchise. Est donc sorti en l'an de grâce 2012 un reboot aux allures de remake réalisé par le romantique Marc Webb avec l'encourageant Andrew Garfield dans la peau du Tisseur et la promesse d'une histoire plus sombre. La première nouvelle aventure proposait donc certes un nouveau bad guy inédit (le Lézard) et quelques plans léchés mais franchement rien d'innovant et encore moins de spectaculaire.
On attendait donc beaucoup de cette suite qu'on nous a tant vendue avec un matraquage publicitaire à la limite de l'écœurement. Et pour quoi au final ? Une séquelle. Celle avec plus d'action, plus d'effets spéciaux, plus de rebondissements, plus d'humour, etc etc. Bref, affublé chez nous d'un titre on ne peut plus ringard, The Amazing Spider-Man 2 va vous en mettre plein les mirettes avec des scènes d'action explosives, de nouveaux personnages bienvenus, des révélations et de nouveaux gros méchants plus ou moins inédits sur grand écran. Place donc à Electro, interprété par Jamie Foxx (le cabotinage de l'année) ainsi qu'au nouveau Bouffon Vert (Dane DeHaan, un jeune talent dirigé à l'aveuglette).
Tous les acteurs en font des tonnes, rendant le blockbuster censément sombre une vaste parodie où les méchants ont des intentions de pacotille et se nomment avec des pseudos rigolos. Mention spéciale à Marton Csokas en diabolique docteur fou semi-travesti et Paul Giamatti humilié à jamais dans la peau d'Aleksei Sytsevich. Pour le reste, l'intrigue est cousue de fil blanc avec des révélations maigrelettes, des méchants débarquant de nulle part et comme toujours cette amourette insipide et interminable entre Peter et Gwen, renforçant un évènement inattendu (je blague, c'est probablement le point que tous les fans attendent depuis belle lurette).
En soi, le film est un enchaînement d'action visuellement étouffante – sauf peut-être pour un gros passage en slow-mo aussi bien foutu que rapidement oubliable, de dialogues de série Z sincèrement hilarants et d'esbroufe aux allures d'arnaque ([spoiler]cinq minutes de présence à l'écran pour le Bouffon, deux pour le Rhino[/spoiler]). Bref, si vous avez vu la bande-annonce, vous avez vu le film. Une déception ? Pas vraiment, The Amazing Spider-Man 2 étant un exploit de prévisibilité et de fan-service.