la chair, le sang, les monstres et du papier
Un film d'horreur en animation c'est plutôt rare, et pas forcement très engageant. Les deux types étant généralement opposé, on pense surtout à Disney ou Miyazaki.
Il y a bien divers adaptations de manga: la trilogie Berserk, les séries comme Gantz, mais l'horreur réside surtout dans une violence souvent frontale, des litres de sang coulant à flot, et quelques filles se faisant violer par d'étranges créatures visqueuses. Les deux exemples nous renvoient surtout à de l'animation japonaise avant même de penser à un genre, et s'ils étaient à ranger dans une catégorie, on penserait plutôt à de la dark fantasy pour le premier, et de la SF pour le second.
The Burning Buddha Man reste plus avare en explosion sanguinolente, mais réussi à composer un univers glauque et distille une ambiance dérangeante tout au long du film. Le tout aidé par l'utilisation d'une technique peu commune, inspiré du théâtre de papier. Il ne s'agit pas de stop motion, mais bien d'une capture en direct, à l'instar d'un spectacle de marionnette. Si le procédé nous semble minimaliste, les décors et personnages aux silhouettes grotesques sont dessinés avec minutie, et nous laissent une impression dérangeante, sans même bouger.
Comparer le film avec du Cronenberg serait peut-être aller trop loin, et pourtant le réalisateur japonnais semble partager un attrait pour la chair et les mutations de corps monstrueux que l'on retrouve chez le réalisateur Canadien. Le parallèle s'arrête là, puisque The Burning Buddha Man développe son histoire sur d'autres thèmes, nous offrant une enquête sur fond de religion.
L'oeuvre étant tellement à part que je ne sais comment vous encourager à la voir, si ce n'est que l’expérience est assez unique, et qu'elle devrait plaire à tout amateurs d'étrange. J'avais franchement un apriori avant de rentrer dans la salle, mais je n'ai pas été déçu.
A préciser que le film commence avec quelques minutes en prise de vue réelle au rendu assez kitch. Ne vous arrêtez surtout pas au bout de 2 minutes, puisque la plongé dans l'univers cauchemardesque ne se fait qu'après cette introduction plutôt inutile.