Hier soir, en plein Superbowl, Netflix a dévoilé la bande-annonce du 3ème opus de la saga #Cloverfield... et l'a rendu immédiatement disponible sur la plateforme ! Un bon doigt d'honneur à la chronologie des médias mais un nouveau coup de poignard dans le cœur de ceux qui continue de penser que Netflix peut faire du cinéma.
Car oui The Cloverfield Paradox n'est pas un bon film. C'est une oeuvre sans identité qui ressemble plus à une banale série B. La plupart des scènes ne semblent pas avoir été tournées dans le même ordre, les dialogues sont souvent vide de sens, les personnages alternent des langues différentes sans raison et énoncent des théories scientifiques sans réussir à savoir si ce qu'ils disent est véridiques ou non.
Le film n'est donc pas à prendre au sérieux et vu les situations qui se déroulent dans cette station spatiale, on peut supposer qu'on regarde un film d'horreur. Problème, le film ne semble jamais réussir à se décider sur la direction à prendre. Les intrigues se déroulant aussi bien dans l'espace ou sur Terre, sont prometteuses mais jamais menées au bout. le rythme et les plans larges ne laissent jamais le temps au suspense de s’installer et on constate que le réalisateur délaisse les seuls éléments intéressants pour mieux lasser son spectateur.
On pourrait s'intéresser aux personnages et compatir à leurs malheurs mais aucun n'arrivent vraiment à créer l'empathie malgré le talent des acteurs, à part peut être le très drôle Chris O'Downd (Good Morning England), qui joue un astronaute italien, alors que plus irlandais que lui tu meurs !
The Cloverfield Paradox est donc un naufrage, et on prend conscience des dégâts quand on le compare à ses prédécesseurs. Aucune cohérence, aucun respect de la diégèse, les uniques références que l'on retrouve dans le film donne l'impression d'une greffe ratée.
Le premier film était avant-gardiste, il renouvellait le genre du film-catastrophe en filmant caméra au poing les dégats causé par l'arrivée de monstres à New-York. Le deuxième était un très bon huis clos avec un John Goodman menaçant.
Comme pour beaucoup de film à gros budget, l'erreur reste encore de chercher la logique.
Quand arrive le générique, on se dit qu'on s'est fait avoir (Bien joué Netflix, tu me l'avais déjà faite avec Bright !) et on commence à réfléchir sur le sens de la vie.
Enfin peut être pas quand même mais on prend du recul par rapport à la stratégie de la plateforme:
The Cloverfiel Paradox était un projet de film intitulé "The God's Particules" qui était bloqué à la post-production et qui partait pour être un four en salle. Netflix a alors acheté le film à moindre coup, demandé à J.J Abbrams de poser le nom #Cloverfield et bim la promo express au Super Bowl a fait le reste.
On peut rester perplexe par rapport à cette communication qui nous donne l'impression d'être un mouton avant la tonte mais il faut rappeler qu'elle avait été appliqué également au second opus de la franchise qui était à la base un film à petit budget avec des problèmes de distribution et qui deux mois avant sa sortie est devenue 10 Cloverfield Lane, la suite de Cloverfield.
Dans le cas de 10 Cloverfield Lane, cela permettait à un bon film de sortir, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui avec The Cloverfield Paradoxe. Mettre sur sa plateforme un film directement après la diffusion de sa BA au Super Bowl a permis à Netflix d'éviter les articles et critiques négatifs et ainsi que créer un énorme buzz.
On s'est donc bien fait avoir, on oubliera très vite ce film et j'ai envie de dire "vivement" le prochain coup de pub(te).