Hyuk est un jeune chauffeur de taxi qui ne se laisse pas impressionner par les racailles. Après une bagarre qui lui vaut un coup de couteau dans le ventre, il est secouru et soigné par une fille magnifique. Harah travaille comme serveuse dans un bar, mais reste très mystérieuse. Lorsqu’elle le sauve une seconde fois après une nouvelle agression, Hyuk tombe éperdument amoureux d’elle. Mais le mystère s’épaissit quand un étrange individu prétendant venir de l’Enfer accuse Harah de ne pas être humaine…
The fox with nine tails est un film coréen et le premier du réalisateur Park Heon-su. Il met en scène une gumiho (c’est d’ailleurs le titre original), un esprit renarde équivalent de la kitsune japonaise.
Tout d’abord, The fox with nine tails date de 1994 et a vieilli, non seulement au niveau des effets spéciaux (dessinés sur la pellicule), mais également sur la mise en scène. Gros projecteurs de couleur, surimpressions et incrustations, la technique est ancienne. Le scénario, enfin, est perclus de coïncidences et autres deus ex machina. Par ailleurs, la narration est un brin décousue et certains éléments sont difficiles à lier entre eux.
Oui, mais il est quand même plaisant. The fox with nine tails est une romance impossible sans vraiment de méchants ; l’envoyé de l’Enfer joue le rôle du bouffon. La poésie (notamment de la fin) est touchante et le jeu des acteurs, même s’il est lui aussi daté, est juste pour l’époque. À noter au passage la présence de Jung Woo-sung dont c’est le premier film (il a tout juste 21 ans).
Techniquement, The fox with nine tails est un film de renard-garou dont il reprend tous les codes. L’alepouthrope (néologisme personnel calqué sur lycanthrope) est un prédateur sanguinaire qui lutte contre sa nature, surtout lorsqu’il tombe amoureux. Son amant est évidemment ignorant de son état jusqu’à la révélation et le chasseur (ici, le paumé de l’Enfer) incarne la loi naturelle. Mais le folklore asiatique apporte au film de la magie aérienne, des illusions et une jolie représentation de l’âme. Bien sûr, tout ceci est une allégorie pour les pulsions sexuelles, et le film est d’ailleurs assez osé pour l’époque avec plusieurs paires de seins qui traversent l’écran. À l’instar de La féline, la gumiho perd son contrôle lorsqu’elle va faire l’amour ; la symbolique est assez claire.
Il est intéressant de noter également la violence faite aux femmes. En effet, le héros brutalise sa compagne lorsqu’il estime être trahi et cela ne pose de problème à personne, même pas à la victime. On trouve une réaction similaire à la fin de Encounter the spooky kind. Autres pays, autres époques, autres cultures…
The fox with nine tails est un vieux film sur une légende coréenne. Il possède le charme suranné des années 80 (même s’il date de 1994) et son histoire est romantique en diable. Pour les amateurs de vieilleries qui sont restés fleur bleue…