Parlons musique, du finger-picking à la guitare folk tout en douceur, un peu d'électro minimaliste en retrait, du jazz discret dépeignant cette chronique sociale, ou encore le piano mécanique du bar voguant entre ragtime et pièce romantique . Parlons lumière, parlons photo, une ambiance onirique avec cette lumière blafarde, cette lumière d'hôpital ou nos deux paumés se rencontrent, un vieux grincheux patron d'un bar interprété par un mémorable Brian Cox et un jeune sdf à la bonté trop naïve (Paul Dano) qui tente de mettre fin à ses jours face à la cruauté de la rue. Le premier décide de former le second, afin qu'il fasse tourner son bar après sa mort. Leçon de vie amusante d'un acariâtre à un jeunot, une amitié naissante à travers l'amour du café et du symbole qu'est le comptoir. l'humour est joliment parsemé. Une jolie fable, un peu simple, un peu absurde, avec ce trio hors du monde et les clients, les petites gens sans apparats, bières à la main. Ce monde de beaux débris est perturbé par l'arrivé d'Isild Lebesco, une vraie gueule de cinéma. Une femme dans un monde d'hommes et les têtes tournent. Un film étrange à la fin attendue mais délicieusement touchant. Un petit moment de bonheur sans prétention, pas un grand film mais un film à voir! Un grand oui à la vie.