The Grand Budapest Hotel fait partie de ces films que j'ai pris plaisir à voir et dont je reconnais les qualités, mais que je regrette ne pas avoir aimé plus.
Le film retrace l'histoire d'un gérant d'hôtel et de son acolyte "lobby boy" emportés dans d'incroyables mésaventures. Le ton y est volontairement décalé : l'humour pince sans rire et l'absurde font des ravages. L'esthétique colorée et léchée des plans choisis contribuent à donner à l'oeuvre l'aspect d'un conte. Le travail sur les couleurs y est vraiment important : une grande variété de couleurs distingue les différentes parties du récit (couleurs saturées et vives pour le présent, couleurs pastels et très variées pour la narration de sa vie par le lobby boy). Le réalisateur s'accorde même plusieurs échappées belles pour romancer l'histoire : il use de nombreux effets visuels marquant l'effet rétro du film. Ce jeu est visible et compréhensible même pour le grand public (SPOILER lors de la sortie de prison du gérant de l'hôtel des caches noirs entourent le plan, lors de la mort de celui-ci, la scène est en noir et blanc). En ce qui concerne le montage, Wes Anderson s'amuse visiblement également beaucoup car il abuse des plans cut (plans en coupe franche) qui saccadent le film et contribuent encore une fois à lui donner la forme d'un conte. La musique cartoonesque à souhait vient parfaire le tableau.
Les acteurs jouent à la perfection leurs rôles caricaturaux de dandy déjanté décadent et de disciple dévoué attendrissant.
En bref, pour une raison obscure que je ne m'explique pas, pas de coup de coeur pour moi cette fois alors que ce film réunit tous les ingrédients des oeuvres que j'aime. Ce film est frais, amusant et coloré. Du fun et de la poésie en pellicule dont j'aurais aimé apprécier encore plus la saveur.