Coincée dans une relation sans avenir et après avoir écrit un article sur un tigre élevé et mort dans un appartement (snif, snif, ça sent la métaphore pas très subtile ou c'est moi ?), une journaliste quitte tout pour faire le point sur sa vie en retournant dans sa ville natale. Reprenant son job de jeunesse de maître-nageuse, elle renoue avec ses deux meilleurs amis aussi paumés qu'elle dans leurs existences. Ensemble, ils se lient d'amitié avec une bande de skaters locaux et revivent leurs années de lycéens avec nostalgie...
Évidemment, comme "The Lifeguard" répond à tous les critères possibles du feel-good movie indé americain, tous ces personnages blessés par la vie vont, malgré les conflits que cela va engendrer, apprendre à se reconstruire.
Trop prévisible dans sa construction sortie du moule du genre et son utilisation de métaphores/symboliques lourdingues (le tigre du début n'est que le sommet de l'iceberg), le film ne brille hélas pas par sa surprise et on sait par avance que cette héroïne devra affronter tôt ou tard un drame en rupture totale avec l'insouciance dans laquelle elle s'enferme (en l'occurrence une relation interdite) pour enfin trouver le courage de reprendre sa vie en mains.
Il n'empêche que "The Lifeguard" offre probablement son meilleur rôle à Kristen Bell au cinéma (si l'on excepte le film "Veronica Mars"), l'aisance de l'actrice à se saisir de tous les contours de son personnage à la recherche de repères semble irradier sur un long-métrage qui, en retour, lui offre l'occasion de souvent briller aussi bien dans des situations légères que d'autres plus tragiques. Comme propulsés dans son sillage, les seconds rôles répondent également à l'appel : de Mamie Gummer, en passant par Martin Starr aux acteurs adolescents, tous parviennent à donner un supplément d'âme à ce qui aurait pu s'apparenter à des stéréotypes sur le papier (l'épouse frustrée n'arrivant pas à tomber enceinte, le meilleur ami gay qui ne sort pas du placard, les jeunes à crêtes capillaires qui veulent absolument partir de la petite ville, etc).
Ce ne sera pas assez pour que "The Lifeguard" nous imprègne la rétine à tout jamais mais tout même suffisant pour nous donner l'impression d'avoir assisté à un film aux jolis intentions qui fonctionne malgré son formatage. Et c'est aussi quelque part la confirmation que Kristen Bell dispose d'un potentiel encore désespérément pas assez exploité sur grand écran.