The Messenger est la preuve, avec Moon par exemple, que les direct-to-dvd sont parfois injustifiés. The Messenger est une oeuvre poignante, sincère, saisissante et réel qui méritait largement sa place dans nos salles obscures.
Cette première réalisation de Oren Moverman, connu d'abord en tant que scénariste pour I'm Not There en particulier, est un véritable coup de maître. The Messenger suit au quotidien l'officier Will Montgomery, incarné par le très convaincant Ben Foster, qui est affecté dans un service où il s'agit d'annoncer les décès de soldats aux familles après son retour de la guerre avec Anthony Stone, brillamment interprété par Woody Harrelson, avec qui les relations sont plutôt tendues.
Le film travaille à la perfection les traumatismes des personnages. Ils sont très lunatiques autant dans leurs expressions que leurs comportements. Très réservés, ils ne parviennent pas à crier les blessures qui les dévorent de l'intérieur. Non seulement, ils souffrent de leurs traumatismes de guerre, mais les annonces de décès devant les familles les détruisent de plus en plus. D'ailleurs, ces scènes sont d'une puissance remarquable. Nombre de fois qu'elles se répètent durant le film, on enchaîne les sueurs froides devant ces tragédies qui brisent des familles. L'horreur de la guerre ... De plus, il n'y a pas que les familles qui souffrent, mais ces soldats en dégustent également. Ils prennent faute, encaissent des insultes, des violences. Ceci est vraiment la force majeure du film, impossible de rester indifférent devant cela.
Au fur et à mesure que le film progresse, malgré toujours quelques tensions entre les personnages durant le service, une relation amicale, presque fraternelle va se créer et ils vont peu à peu se dévoiler. Laissant place à des souvenirs glaçants, des horreurs de la guerre et montrant des personnages détruient moralement à tout jamais.
La réalisation n'a rien d'exceptionnel, mais on a quelques plans séquances plutôt sympathiques. On retient majoritairement des interprétations remarquables autant dans les rôles principaux que secondaires avec, par exemple, un Steve Buscemi toujours aussi bluffant.
The Messenger est un appel à la raison, une prise de conscience. Ce film ne peut laisser indifférent. On se retrouve saisi par ces tragédies et on attribue à chaque seconde une pensée pour les familles et les soldats qui endurent des douleurs chaque jour. Une véritable perle cinématographique, qui mérite largement sa victoire au festival de Deauville 2009 et qui méritait une vraie exploitation dans nos salles françaises.
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