Nicholas Winding Refn est le réalisateur le plus honnête du monde. C'est son péché capital, pourquoi ses films ne manquent jamais d'être mal-jugés comme étant prétentieux. C'est aussi la raison pourquoi il apparaît toujours comme bizarre et parfois maladroit dans ses interviews où, comme dans ses films, il n'essaye pas de nous recracher des idées entendues ailleurs et dont nous sommes déjà familier. Au contraire, il tente, réellement, de plonger au plus profond de lui-même et de ses acteurs dans le but de nous faire partager ce qu'il y trouve. Et oui, ses acteurs sont toujours parties intégrantes du processus, il est en permanence à leur écoute, prêt à apprendre et à se laisser surprendre. Un nouveau coup mortel porté à l'image du réalisateur mégalomaniaque dont il est injustement affublé.


En effet, The Neon Demon est Elle Fanning avant toute chose. Mais pas seulement. C'est aussi son angoisse de père de deux petites filles grandissant à l'époque d'Instagram, qui voit les adolescentes sexualisées de plus en plus jeune. C'est sa réflexion sur la beauté, fascinante car semblant détenir toutes les réponses mais aussi terrifiante dans son injustice et son emprise totale sur notre monde de l'image.
Les quatre personnages principaux de l'histoire, toutes des femmes, font tourner le film à elles seules. Les hommes sont relégués à des rôles secondaires et disparaissent aussi vite qu'ils sont arrivés. C'est approprié : ce n'est pas leur expérience qui est décrite.
L’esthétique glace et hypnotise. Les individus glissent, sans laisser de traces, sur des décors somptueux.


Bien entendu, The Neon Demon, comme tous les films de Refn, n'est pas pour tout le monde. Ce n'est pas un jugement de valeur, juste une fatalité pour un film dont le but avoué est d'explorer des sujets avec de profondes ramifications de façon brute. Mais j'encourage tout le monde à vraiment donner une chance au film, d'essayer de passer l'inconfort initial et de le laisser faire ses preuves.
Ce n'est pas un trip égotique mais bien une sincère tentative de connexion.

Ako
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le 9 janv. 2017

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Ako

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