Poison Girl
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Un film pour le moins intéressant. Bon, comme pour Only Gods Forgive ou Valahla Rising, faut un peu de temps pour laisser décanter le truc ; mais contrairement aux deux précédents, j’ai vraiment beaucoup aimé ce film. Sans m’être autant régalé que pour Drive, j’ai quand même passé une très belle expérience ciné.
J’ai beaucoup aimé l’histoire pour la façon dont elle renvoie au mythe de la beauté, de l’image de soi, de la jalousie, de la passion et de tous l’univers malsain de la mode. On suit l’héroïne, aux premiers abords très naïve, mais qui se révèle quelque peu arrogante par moment, avant d’y basculer complètement dans la dernière partie du film. Il y a des scènes très psychédéliques avec un visuel et une ambiance sonore très forte, jalonnant le film pour symboliser des étapes essentielles dans l’évolution du personnage. On retrouve également quelques mythes (l’idée de se baigner dans le sang / dévorer son ennemi pour accaparer ses pouvoirs, ou ici sa beauté), ce qui renforce encore cette ambiance anxiogène déjà bien présente dans ce milieu. C’est un film à vous dégouter à faire de la mode.
Au niveau du casting, j’ai un sentiment mitigé. Mitigé parce qu’ayant vu le film en VF (pas le choix), je n’ai pas pu saisir pleinement le jeu des acteurs et la doubleuse de la très surprenante Elle Fanning la fait passer parfois pour une introvertie en manque d’assurance. Mais d’un autre côté, le jeu de Fanning va aussi dans ce sens parfois, du coup très difficile de juger. En revanche, je suis un grand fan du personnage de Jena Malone : c’est sans conteste le plus intéressant du film, le plus torturé, la plus en équilibre instable (on la sent qui évolue entre deux mondes), et Malone est tout simplement sublime… Là, pour le coup, je regrette vraiment la VF.
Sur le reste du casting, pas grand-chose à dire. C’est globalement très correct. Keanu Reeves et Christina Hendricks n’ont pas de grandes scènes, mais leurs petites apparitions nous réserveront des passages assez intense et bien croqués. J’ai beaucoup apprécié Desmond Harrington dans un rôle plutôt ambigu mais qu’il retranscrit bien (la scène du shooting, oh my Spielby que c’est magistral) ; tout comme Alessandro Nivola, même si son personnage était moins intéressant. Quant à Bella Heathcote et Abbey Lee, elles apportent deux rôles secondaires très intéressant qui illustrent à merveille ce que j’expliquais sur cette atmosphère oppressante de l’univers de la mode ; elles en sont la personnification.
Sur le plan technique, c’était l’argument qui m’a fait déplacer pour le film. Et comme promis, c’est un œuvre au visuel très fort et primordiale au récit. Le jeu sur la lumière mais aussi les couleurs est extraordinaire, donnant ainsi aux différentes scènes des visuels forts et marquants. On y trouvera d’ailleurs un écho avec les sentiments de l’héroïne, ou du moins la situation psychologique où elle se trouve. On peut y adjoindre les décors, dans le sens où tout ce jeu de lumière/couleur s’appuie essentiellement sur ce qui compose les décors eux-mêmes à la base. La mise en scène reste très simple mais se montre au final très viscérale dans la façon d’aborder le récit, avec des plans et des scènes minutieusement choisis (et là aussi, toujours avec le jeu des lumières/couleurs).
Reste alors la grosse surprise du film, à savoir sa musique qui constitue, à mon sens, son plus gros point fort. Réussissant parfaitement à jouer sur les différents niveaux de son historie, trouvant écho dans les personnages, les décors ou la mise en scène ; Cliff Martinez nous propose quelque chose d’assez proche de ce qu’il avait déjà fait sur Drive et Only Gods Forgive, et qui m’a aussi beaucoup fait penser à Midnight Express dans l’utilisation de la musique électro. Sans doute une des meilleures BO de cette année, si ce n’est la meilleure.
Bref, The Neon Demon m’a un peu réconcilié avec Nicolas Winding Refn, se révélant être un film intéressant et qui aborde avec pertinence un sujet à mon sens très important. La façon dont il aborde ce monde de la mode : que ce soit dans la première scène (déjà malsaine), la rencontre avec l’agence (où on sent là aussi un certain malaise) ou ce qui se passe par la suite, et bien sûr ce final d’un froideur terrible ; tout est magnifiquement dosé. À voir, mais en VO du coup !
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de Nicolas Winding Refn, Au sommaire de ce cru 2016 et Les meilleurs films de 2016
Créée
le 26 juin 2016
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