Manchette Kills
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Une histoire de gang plutôt développée pour un film du genre, des scènes de combat ultraréalistes et d'une grande virtuosité, une réalisation remarquable soutenue par un très bon jeu d'acteur... Gareth Evans signe ici la suite directe de The Raid, et le résultat est techniquement à la hauteur du premier. Pour les fans du genre, The Raid 2 peut même séduire davantage que son prédécesseur : plus long, plus ambitieux, plus abouti peut-être. La réputation de Joconde du film d'action qui tourne autour de ce film n'est peut-être pas surfaite.
Et pourtant...
Pourquoi ce sentiment d'amertume ?
Je ne pourrais pas mettre une moins bonne note à The Raid 2 qu'au premier volet, pour toutes les raisons que je viens d'énumérer, et que je pense vraiment. Et pourtant, c'est à contrecœur que je lui attribue 7.
J'ai apprécié The Raid pour sa simplicité assumée. Le film ne s’embarrassait guère d'un scénario recherché, et la scène d'exposition allait même jusqu'à assumer explicitement la simplicité de sa trame scénaristique. On assistait donc à un huis clos survolté, passablement angoissant, et d'autant plus immersif que la plus grande partie du film était exclusivement focalisée sur le héro. The Raid était donc original dans sa forme et parvenait à stimuler avec peu. J'aurais bien crié au chef d’œuvre mais il fallait bien reconnaître que l'univers visuel était assez austère, et certains personnages auraient gagné à être plus travaillés.
Et bien avec The Raid 2, c'est l'inverse ! L'univers visuel est plus travaillé : grande variété de décors, jeux de lumière intéressants dans certaines scènes, plus de couleurs... Les personnages sont plus intéressants, en particuliers les antagonistes (je pense notamment aux deux assassins à la Tarantino que l'on ne voit hélas qu'à deux reprises, et qui parviennent tout de même à imposer une présence à l'écran presque sans dialogue). Mais malgré un progrès marqué sur le plan technique et scénaristique, je n'ai pas retrouvé le charme du premier volet. Déjà parce que le héro, vis à vis duquel on a cherché délibérément à faire naître un sentiment affectueux de la part du spectateur (à grand renfort de bébé et de papa âgé), ce héro disparaît de l'écran durant de longues scènes, et reste étrangement en retrait le reste du temps. Je pense que cela est dû au fait que le personnage n'a pas évolué (dans un soucis de cohérence sans doute) et a toujours été un guerrier au silence d'or, ce qui passe bien mieux dans un film au scénario où tous les personnages parlent très peu. Cela implique cependant que le point de vue du spectateur est omniscient la plupart du temps, et donc nécessairement moins immersif.
Toute la dimension claustrophobe du premier film, ce sentiment d'insécurité et de crainte, ont également disparu. Pourtant, en situant l'action dans une prison notamment, il y avait matière à créer une ambiance angoissante ! Mais non. The Raid 2 est résolument survolté, ce que j'ai trouvé divertissant mais moins séduisant.
Enfin, pourquoi faire si compliqué ? Pourquoi cette relation père-fils entre antagonistes ? Pourquoi tous ces complots mafieux quand on sait dès le début comment cela va se finir ? J'apprécie les scénarios développés d'ordinaire, mais j'avais trouvé remarquable dans The Raid qu'un personnage qui demande des explications sur le contexte de l'intrigue se voit répondre par un autre "On s'en fout". Car oui, on s'en fout de savoir que bidule n'aime pas son père et que machin veut faire assassiner truc ! Le spectateur ne sera au final marqué que par les scènes d'action pures. Dans ce cas, il est inutile et particulièrement lourd de tenter d'élaborer une histoire qui d'une part ne se tient pas bien, et qui en plus ne marquera pas le spectateur. S'agissant d'un film d'action, il aurait été plus intelligent de privilégier un scénario en focalisation interne, où le spectateur suit le héro et vit les évènement à travers sa perspective. C'est plus simple, plus immersif et avec un petit retournement de situation réellement inattendu, le résulta peut être détonnant ! J'ai donc trouvé dommage que Gareth Evans, qui avait pris cette voie dans The Raid, ait choisi de s'embarrasser d'une intrigue complexe pour la suite.
Au final, The Raid 2 est équivalent au premier : plus beau et plus recherché, mais moins charismatique et intelligent. Je lui laisse donc 7, car il reste tout de même un très bon film d'action. Mais s'il fallait le noter selon The Raid, 6.5 me suffiraient. Cela reste tout de même une bonne note pour un film qui m'a déçu, non ?
Créée
le 20 oct. 2015
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