Forget the "The". Just Facebook.
Qui aurait parié sur un film racontant l'histoire d'un nerd inventant un réseau social ? Pas moi en tout cas, mais David Fincher l'a fait, et fort bien !
Le long-métrage s'articule autour de Mark Zuckerberg, un connard (comme il est appelé) qui pour se venger de son ex copine le rejetant, va d'abord crée Facemash où les étudiants des différentes universités pourront voter pour élire la plus belle des étudiantes, puis transformera le tout afin d'assouvir sa soif de puissance et ainsi finir avec Facebook, créant un nouveau système, et encore plus, une nouvelle façon de vivre.
L'exploit du film sera aussi de parvenir à rendre deux heures de blabla en quelque chose d'épique. Fincher voulait en effet la base faire durer le film deux heures et trente minutes afin de ne pas rendre le tout trop ennuyeux, mais la prod lui imposa de faire tenir le tout. Avec Sorkin, il minimalisera les dialogues, en en supprimant le moins possible et forçant les acteurs à parler à toute vitesse à travers un rythme effréné, presque haletant, à l'image de la scène de la course d'aviron, furieuse. Un scénario incroyable.
Il faut également saluer les prestations de Jesse Eisenberg, Justin Timberlake et de Andrew Garfield, qui, sorti de leurs teen movie habituels, deviennent incroyable de vérité et de justesse. La froideur de Mark, l'extravagance de Sean, et le désarmement de Eduardo sont ainsi joué avec tout le naturel nécessaire.
Du côté de la réalisation, on ne se lasse pas de ces images, montrant un Harvard sombre et froid, où la concurrence se joue dans des batailles épiques. Les couleurs oscillent constamment entre le gris, le noir et le bleu, à l'image du logo du fameux réseau social.
Plus encore, le travail incroyable et fascinant de Trent Reznor et de Atticus Ross à la bande-son, offrant une variété de musique électronique allant même jusqu'à emprunter parfois au classique (la reprise de In the Hall of the Mountain King est époustouflante).
Au final, ce film n'est rien d'autre qu'un travail sur le personnage de Zuckerberg. Pas forcément en totale coordination avec la vérité, il y est dépeint comme un connard, cherchant à se faire remarquer par tous les moyens. Pour l'amour ou la haine, il veut juste exister auprès des autres et donner un bon gros coup de pied au cul à tout ceux se mettant sur sa route.
Fincher signe ainsi son meilleur film, fascinant et bourré de détails jusqu'à la moelle, une oeuvre à l'apparence un peu indigeste qui se déguste, encore, encore et encore.