Vous avez...peu d'amis en fait.
La success-story de Mark Zuckerberg, étudiant devenu milliardaire en un temps record, aurait pu générer un consensuel film de commande à la gloire de l'empire Facebook mais c'était sans compter le talent de David Fincher pour esquiver les poncifs et nous plonger dans un récit fort intéressant. Car le réalisateur n'oublie pas de nous montrer l'envers du décor comme en témoigne la phrase d'accroche « On ne peut pas avoir 500 millions d'amis sans se faire quelques ennemis » (d'ailleurs en partie reprise par une réplique du personnage d'Eduardo Severin balançant au visage de Zuckerberg qu'il était son seul ami). Fincher nous dépeint un monde de vautours, où des jeunes loups mégalomanes aux dents longues et affûtées sont prêts à tout pour faire fortune et acquérir gloire et popularité. Zuckerberg y est dépeint comme un génie, mais un génie à la limite de l'autisme, guidé par des pulsions de vengeance et de manque de reconnaissance. Toujours à l'aise dans la réalisation, dans la construction et dans la direction des acteurs, Fincher livre un film correct, sans temps morts, et qui réussit à intéresser et cela même si l'on n'est pas utilisateur de ce produit, peut-être utile (ça reste à prouver), en tout cas assez voyeuriste dans son genre. Pas un chef d'oeuvre mais ça vaut un coup d'oeil.