Trop de boutades possibles avec un titre pareil
Aujourd'hui j'ai ri jaune. Les fan de bigard se demanderont si c'est parce que j'ai vu un film coréen, mais je leurs répondrais d'aller voir moundir sur TF1 pour qu'il leurs indique où acheter des sujets, des verbes et des compléments. C'est pas la fête du slip ici.
Non, si j'ai ri, c'est parce que ma mémoire, d'habitude aussi fiable qu'une planche pourrie, m'a fait un sale coup de trafalgar: elle ne m'a pas signalé que j'avais déjà vu ce que j'allais m'infliger. La mémoire, c'est féminin, et tout ce qui est féminin est traitre ... j'aurais dû me méfier quand je me suis dit "tiens, je connais pas ce film, ça à l'air marrant".
Tube (déjà ça commence fort), c'est un superbe melting pot. En anglais ça assure comme mot, mais en français on dit pot pourri, et là, ça colle déjà beaucoup plus à la réalité. C'est un mix donc, de diverses références cinématographiques tel que heat, chow yun fat, matrix, mon curé chez les ploucs et quality streets (oui, les bonbons). Ça semble improbable hein ? Ben t'as rien vu mon gars ... et t'as bien de la chance.
De quoi parle cette œuvre qui traversera les âges comme un curé dans un sex-shop ?
Une question piège d'entrée de jeu ... c'est pas fair play je trouve. Je vais résumer la chose le plus clairement possible. Il y'a une équipe de méchants, qui sont en fait une équipe de super-militaires créée et dirigée par un politicien. Leur boulot, c'est le sale boulot: flinguer tout ce qui remue une oreille. Seulement le politicien est véreux (pléonasme), et il va décider de décimer l'équipe, famille comprise. Tout ça c'est génial, sauf qu'on le verra jamais ...
A la place, on va avoir droit à un héros qui ne fume pas sa cigarette. Il est blessé dans son for intérieur du dedans, il a tout plein du chagrin, il est tristesse. Ce gars, c'est un flic du métro, et il passe temps à arrêter les vilains fauteurs de trouble (pickpocket, matteur de petite culotte, joueur d'accordéon ...) en prenant de gros risques. Sa vie lui importe peu, il s'en cogne de mourir, c'est un vrai loup solitaire.
Dans son univers, il y'a la petite fille aux allumettes ... enfin la demoiselle qui perçoit sa solitude et sa peine avec son grand cœur plein de gentillesse écœurante. Elle lui tourne autour, espérant sans doute un sourire ou un dépucelage. Elle a des soucis avec une bande de pickpockets justement, elle doit leurs donner du fric régulièrement pour éponger sa dette. Mais ça non plus on n'en saura jamais plus.
Le chef des pickpockets, parlons en. Il est fan de chewing-gum, et c'est déjà beaucoup a dû se dire le scénariste, car ça sera son seul rôle dans le film: mâcher du chewing-gum pendant les deux plombes du film (en l'ayant ramassé par terre avec ses ongles de pieds).
On rajoute quelques seconds rôles: un chef de service surexcité qui aime grimper sur les tables pour parler aux gens, un mec amoureux qui doit trop puer de la gueule puisque sa femme refuse de l'embrasser quand il parle au boulot, un jeune skateur avec des oreilles décollées (clin d'œil à dumbo ?), on plante le décor dans un métro qui roule, on fait cuire avec des fusillades et voilà un film tout chaud.
L'esprit vif aura perçu l'esbroufe: je n'ai pas raconté de quoi parle le film, j'ai décris les personnages !
Hélas, trois fois hélas, le film, c'est ça et rien d'autre.
La partie où je critique en tout objectivité comme l'inquisition espagnole
Je veux bien être sympa, ça m'arrive quand j'ai rien à foutre, mais y'a des moments où il faut arrêter de déconner: c'est du putin de n'importe quoi tout ça.
La scène d'intro du film, c'est une fusillade gigantesque, sans un dialogue façon heat. Seulement un heat réalisé par un mickael bay ( je met pas de majuscules pour un étron pareil) sans le budget qui va bien et avec une caméra super 8. Tu commences à sentir le malaise camarade ? Attends, y'en a encore.
Le héros, c'est une reprise de chow yun fat: un blouson en cuir marron délavé, une clope au filtre blanc à la bouche, des plans de profils pour souligner ses yeux intrigants ... intriguant car je me demande si il n'est pas en train de chercher à savoir si il a bien tiré la chasse avant de venir tourner son film tant son regard semble aussi profond qu'un bateau en cale sèche. En plus, la barbe pour faire viril, c'est bien gentil, mais quand on a autant de poils qu'un ado imberbe, ça assure autant qu'avoir un carré d'as dans une partie de monopoly.
Ce héros, il est capable de sauter sur un métro qui roule en étant en équilibre sur une moto qui fonce dans les couloirs dudit métro. Balaise quand même, saluons l'effort. Mais il est bien aidé par sa copine au grand cœur, une fana de quality streets puisqu'elle arrête pas de manger des bonbons en faisant des tours de magie ... on dirait popeye, olive et sa boite d'épinards quand j'y pense.
Revenons sur le chef de l'équipe des méchants (qui ne sont plus que deux ?!? ) et le héros. Ils sont ennemis jurés. Bha oui, c'est plus cool si on a un héros avec une nemesis, comme ça, ça fait de la tension à l'écran. M'enfin il aurait fallu montrer pourquoi ils se connaissent, car dans l'état on sait juste que le méchant a coupé un bout de doigt du gentil (merci le budget effets spéciaux qui a permis le faux doigt coupé). Dans un combat intense, on verra encore une référence: matrix ! Le méchant bouge comme les hommes en costard (dont il a piqué le costume au passage) et esquive les balles (comme matrix). Faudra pas chercher à savoir d'où vient ses pouvoirs, on le saura jamais, rien n'est jamais expliqué dans ce film.
Tout ceci ne laisse qu'entre apercevoir à quel point j'ai été interloqué par un film qui, comme mon curé chez les ploucs, est à chier des briques de lait de A à Z. La narration oubliée, le jeu des acteurs ridicule, la réalisation aux fraises, le second degré absent ... il n'y a bien que la fin, avec sa musique (la BO est zoulie d'ailleurs) qui ne m'a pas laissé sans voix. Tout le reste est une succession de plans avec des personnages plus qu'une histoire qui mérite le coup d'œil. A éviter donc.