C'est un film franco-allemand de Wajda réalisé en 1983. Le scénario est tiré d'un roman éponyme de Rolf Hochhuth que je ne connais pas.
Le DVD édité par Gaumont dans sa collection de découvertes promettait d'être intéressant. En effet, l'idée de départ reposait sur les amours prohibées entre une femme allemande mariée et un prisonnier polonais pendant la guerre.
J'avais acheté le DVD il y a quelques années et ne l'avais pas du tout apprécié. Surpris (c'est quand même un film de Wajda), j'ai laissé une deuxième chance au film mais le deuxième visionnage n'a fait que confirmer mon point de vue initial.
C'est un film raté. Je ne comprends pas vraiment l'objectif de Wajda dans ce film. Qu'a-t-il cherché à montrer ? Qu'un amour (interdit) entre une femme allemande, Pauline, et un étranger, Stanis, était d'abord condamné par la population avant d'être condamné par la loi ? Qu'il a fallu une lettre de dénonciation en bonne et due forme pour qu'enfin la Gestapo se bouge (très mollement) ?
D'abord, le film est confus. Que vient faire dans cette histoire d'amours contrariées, le fils de Pauline, une vingtaine d'années plus tard, qui revient dans la ville pour comprendre les évènements et questionner les habitants qui ne veulent plus se souvenir ou ont tiré un trait sur leurs comportements ? D'autant que le fils de Pauline en question avait une dizaine d'années à l'époque et avait assisté, malgré sa désapprobation, à l'inconduite de sa mère (dont le mari et donc son père était sur le front de l'Est).
Que Wajda ait voulu montrer des gens indignes, entre celle qui va porter la dénonciation (Marie-Christine Barrault dans le rôle d'une femme un peu nymphomane mais vraie perverse) ou les autres femmes avec des degrés variables de pudibonderie ou de jalousie, ok pourquoi pas. Mais était-il nécessaire de montrer une Pauline (Hanna Schygulla) peu crédible en amante passionnée incapable de fermer une porte pour éviter le regard de son jeune fils ou les regards outrés des gens. L'amante est tellement passionnée que ses dialogues semblent réduits à ne prononcer que le prénom de son jeune amant. On finit par ne pas croire dans les personnages et dans le personnage très creux d'Hanna Schygulla en particulier.
Que dire aussi de la scène grotesque à la Gestapo où le sturmbahnfuhrer essaie de justifier, documents à l'appui, que Stanislas est aryanisable et pourrait ainsi échapper à la pendaison. Ce que le prisonnier polonais Stanis refuse obstinément. Ce qui étonne car comment est-ce possible de refuser d'intégrer la prestigieuse "race des seigneurs" ?
C'est dans cette scène que le docteur/expert en évaluation des caractères raciaux sort la seule réflexion intelligente du film en émettant un docte "la race des seigneurs n'existe peut-être pas". Et c'est Bernard Wicki ("Le pont") qui joue ce rôle en barbu pas du tout dans le look qu'on attendrait.
Pour finir, j'ai déjà dit que le film me paraissait raté. Il fait presque deux heures et on s'y ennuie. Les images ou scènes érotisantes ne suffisent pas à donner de l'attrait au film.Le propos est brouillon voire même contre-productif car l'apparente dérision sur des sujets – graves – abordés dans le film ne peut qu'apporter de l'eau aux moulins révisionnistes.
La note est à 2 car il y a la photographie qui n'est pas vilaine. Sinon, j'aurais mis 1.