Nicole Garcia, je n'adore jamais, mais c'est souvent intéressant, celle-ci ne sacrifiant jamais le fond pour la forme et vice-versa. « Un beau dimanche » est peut-être même l'un de ses films les plus aboutis, notamment à travers sa construction originale et ses personnages globalement bien écrits. On a beau trouvé la fascination de notre héros pour Louise Bourgoin légèrement excessive, le duo n'en dégage pas moins une vraie sensualité et détonne quelque peu face aux couples lisses que l'on a désormais souvent l'occasion de croiser au cinéma.
L'autre force du film, c'est de nous cacher jusqu'à la moitié du récit vers quelle voie souhaite se diriger la réalisatrice, commençant en œuvre sociale pour continuer vers l'éducatif, puis vers le polar et enfin le « drame familial ». D'autant que pour l'occasion, l'opposition n'est pas trop caricaturale, et si la (très) haute bourgeoisie n'en sort pas grandie, les points de vue des uns et des autres sont plutôt bien montrés, renforcé par une interprétation convaincante, l'excellent Pierre Rochefort en tête (comme quoi, le talent peut être parfois héréditaire!), le tout s'achevant sur un beau plan laissant sur une agréable sensation d'apaisement. Pas de quoi sauter au plafond donc, et on pourra toujours s'étonner de détails parfois curieux, mais voilà un bon film français, ayant des choses à dire et le faisant intelligemment : moi, je prends.