Après le carton "La horde sauvage" et avant le terrible "Les chiens de paille", Peckinpah tourne un film aujourd'hui plutôt oublié, il faut dire que déjà à l'époque, le studio qui le produisait ne l'avait pas forcément mis en valeur et ce fut un relatif succès.
Ce film raconte simplement l'histoire de Cable (prononcez "Kay-beul") Hogue, un homme lâché par ses compagnons et trouve, après des jours d'errance, un coin d'eau. Il croise la route d'un étrange pasteur (irrésistible David Warner) qui lui explique que si il doit s'acheter ce coin, il doit avoir un certificat. Mais pour cela, Cable doit aller en ville et on peut dire qu'il n'est pas très sociable, il y fera toute fois la rencontre d'une prostituée (excellente Stella Stevens) dont il tombera amoureux - surtout de sa poitrine.
Pratiquement porté par Jason Robards (que je connaissais pour son rôle dans "Magnolia") présent dans quasi chaque scène, ce western très léger et faisant figure un peu d'Ovni dans la filmographie sombre de son réalisateur, est à la fois l'histoire d'un homme qui crée sa propre entreprise (il faut payer pour son eau), d'une histoire d'amour originale et la chronique d'une transition entre deux époques. On ne sait quasi rien de Cable : homme au caractère un peu rustre. Son espèce d'odyssée est passionnante, ce personnage est plutôt attachant et brave, innocent même et montre qu'en 1908 les acquisitions immobilières semblent aussi compliquées que maintenant.
Et que sa liberté, il la trouve aussi loin des autres.
De son côté, Peckinpah nous offre notamment un très beau générique en split-screen soutenue par la musique de Jerry Goldsmith, le split-screen qui sera de nouveau présent peu après, ainsi qu'un gout pour les zooms, ici pour accentuer certaines séquences humoristiques.
Au final, "Un nommé Cable Hogue" est le genre de western, rare, à donner un peu de baume au cœur, nous offrant une poignée de personnages atypiques et racontant une histoire simple.