Un p’tit truc en plus, c’est bien ce qui ressort de ce métrage, parce que le handicap, qu’il soit physique ou mental, ça ne vous diminue pas, ça vient vous ajouter quelque chose, ce petit truc, qui fait de vous un être à part, quelqu’un de non ordinaire, quelqu’un de particulier peut-être, mais une personne avec ce petit supplément d’âme, qui fait toute la différence. C’est à mon sens, ce qui fait toute la force de ce film, faire de la différence, un plus, effacer les préjugés, le regard des autres, pour faire de ces personnes, des êtres humains, comme vous et moi, leur rendre leur individualité, leur normalité, parce qu’ils ont droit de vivre le quotidien de tout à chacun, oui, il faut parfois faire plus d’efforts, s’organiser différemment, s’adapter en quelque sorte, mais tout est possible, si l’on prend un peu la peine de comprendre. Écouter l’autre, prendre en compte ses besoins, un métier à part entière, une vocation je dirais même, celle qui anime tous ces travailleurs, malgré l’incompréhension parfois, eux prennent à cœur ce quotidien parfois ingrat, où chaque jour révèle son lot de surprises, plus ou moins bonnes, plus que des pensionnaires, c’est à leurs yeux et malgré l’incompréhension parfois, une famille avec laquelle ils évoluent. Véritable hommage à ces travailleurs, autant qu’à ces êtres hors normes, c’est un tableau lumineux qui se dresse, fort d’autodérision, d’humour, de second degré, on vient enfin mettre en avant de la plus juste des manières un milieu longtemps placé sous silence, le mettre sur le devant de la scène, avec un respect extraordinaire, mais surtout, surtout, avec un regard extérieur aussi normal, que bienveillant. Artus réalise ici son premier film, si vous connaissez son humour, ses sketchs, vous savez à quoi vous attendre et je dois dire qu’il réussit son pari haut la main, en s’attaquant à ce premier long métrage, il parvient à donner une autre dimension à son travail. Visuellement, nous sommes dans le cadre d’une comédie, donc rien d’extravagant au programme, une simplicité bienvenue, authentique, sincère, une bouffée d’oxygène, que ce soit dans ce cadre naturel ou par cette mise en scène des plus intimistes, tout est présent pour nous immerger dans ce petit cocon de tendresse. En ce qui concerne le scénario, le postulat de départ est à mourir de rires, loufoque, impensable, c’est pourtant un biais absolument irrésistible, pour entrer dans ce milieu bien particulier, celui du handicap, avec un œil extérieur extraordinaire de bonté, c’est une véritable découverte que nous faisons, tout en apprentissage et en bienveillance. Pas de moqueries ici, si ce n’est une autodérision, un humour subtil, parfois corrosif, mais toujours avec la participation, l’accord, des premiers concernés, c’est leur quotidien, leurs difficultés, leurs souffrances qui nous sont contés, le regard des autres qui fait parfois tant de mal, pourtant, c’est un récit riche d’espoir, d’amour, de rires, de larmes de joie, mais aussi de tendresse, parce que la sincérité est omniprésente et qu’elle vient nous cueillir de la plus belle des manières. Quant au casting, il est extraordinaire, ils sont tous à saluer, tous à applaudir, Artus, Clovis Cornillac et Alice Belaïdi viennent les soutenir, les mettre en lumière, pour leur accorder toute la place.
En bref : Un film d’une tendresse infinie, incroyablement bienveillant, d’une justesse extraordinaire, c’est un hommage à tous ces travailleurs, tous ceux qui peuvent traiter ces êtres à part, comme leur propre famille, sans aucun jugement, simplement avec l’humanité qui leur est dûe, à mourir de rires, c’est pourtant un récit qui nous fera réfléchir et qui saura nous apprendre beaucoup sur nous-mêmes, sur le regard que nous pouvons avoir !
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