Étant un grand fan de Terrence Malick, je me réjouis avec ce film de revoir une oeuvre de ce cinéaste culte plus narrative après des expériences plus expérimentales Knights of cups et Song to song. Pour le coup, on peut même rapprocher d'un point de vue stylistique Une Vie cachée des Moissons du ciel notamment concernant la description du monde agricole dans une première moitié de XXème siècle. Le film nous raconte la vie de Franz Jägerstätter, fermier autrichien et père de famille refusant l'Anschluss et ensuite de partir à la guerre, emprisonné par le régime nazi et exécuté en 1943 qui sera plus tard béatifié par le Vatican. Le texte de ce film absolument magnifique philosophiquement parlant (tous les personnages sont à leur manière des penseurs) avec des réflexions sur le Libre-arbitre, sur la guerre et le pacifisme, tout en développant un discours martyrologique via évidemment plus métaphysique que politique mais aussi sur la religion, mais plus empreinte d'agnosticisme que de christianisme bien que les personnages soient catholiques pratiquants comme c'est souvent le cas chez Malick. Quant à la réalisation, la mise en image Malick fait du Malick, certains décrivent ses travellings à lentille déformante comme des "gimmick" mais pourquoi changerait-il son style ? Ceux-ci sont de toute façon sublime, immersive. Le cinéaste filme la nature comme personne, les Alpes autrichienne sont époustouflantes sous son oeil et dans un montage jouissive de justesse. Le bémol viendrait du choix de tourner en anglais pour les dialogues et monologues et en allemand pour le bruit de fond, pourquoi ne pas tout faire dans la langue des personnages ?