Enfin du neuf. Du neuf avec du vieux mais du neuf. Un film dont il faut en dire le moins pour se laisser enivrer. Mais comme à chaque film que je vois au cinéma, je fais une critique, parlons en un peu tout de même.
Il possède une image naturellement belle, bleutée mais non pasteurisée, des plans caméra à l'épaule et une liberté de mouvements des acteurs qui rappellent Cassavettes. Et aussi parce qu'ils sont filmés fréquemment au plus près.
Les acteurs d'ailleurs pour la plupart jeûne et tous très bons, à commencer par Laia Costa avec son charme évident et sa manière de jouer un personnage trouble mais sincère, Victoria, séductrice mais finalement univoque. De plus Berlin, lieu ou se déroule l'action, est un terrain de jeu rafraichissant pour cette escapade onirique et vénéneuse, comme un portait du sentiment d'une génération, comme une symbolique d'un certain apprentissage de la vie.
La réalisation et surtout la post-production se permettent tout : longue séquence sans les dialogues avec une musique envoutante en lieu et place de ceux-ci, ou même musique qui remplace celle de l'endroit ou sont les personnages, longue introduction des personnages, scènes qui permettent à la fois à l'histoire de respirer et aux personnages de devenir attachants.
Une potion faussement calme, pleine de tension quand elle est bue.
Une précaution tout de même : ceux qui n'aiment pas les œuvres qui prennent leur temps, qui surprennent en faisant semblant de se laisser surprendre, celles au rythme langoureux mais pas lent, vous pourrez passer votre chemin.