À l'origine un script de Chuck Pfarrer (scénariste de Darkman et Chasse à l'homme) resté dans les tiroirs avant de devenir un comics en 4 volumes édité chez Dark Horse en 1993, Virus a finalement poussé la porte du 7e Art en 1999 après quelques réécritures et la possibilité pour son auteur de bénéficier des effets spéciaux convaincants de la fin du millénaire. Doté d'un bon petit budget, d'un casting solide et d'un réalisateur adepte des effets spéciaux, Pfarrer peut enfin sortir son film tant souhaité pour un résultat en demie-teinte...
Mis en scène par John Bruno, dont c'est la première réalisation après avoir réalisé le court-métrage T2 3-D: Battle Across Time pour l'attraction éponyme, avec à son bord une Jamie Lee Curtis et un Donald Sutherland touchant leurs chèques, le sosie officiel de Thierry Lhermitte à savoir ce bon vieux William Baldwin et une pléiade de têtes connues aux muscles saillants, Virus reste une honnête série B empruntant autant à Aliens qu'à The Thing (Pfarrer en a même déjà fait une adaptation en comics) mais nantie d'un profond amour pour le genre. Oscillant entre l'impressionnant et le cheap, les effets spéciaux sont le clou du métrage et, entre deux passages gore que n'aurait pas renié Cronenberg, restent le principal intérêt de cette histoire d'extra-terrestre robotique qui veut gouverner le monde en se mutant avec des humains.
Si le script n'est pas très glorieux, enchaînant moments de bravoure prévisibles et cabotinage dispensable (Sherman Augustus, qui se mue à la fin en un mélange de Rambo et du Major Dutch), c'est surtout lors de puissants faux-raccords et une direction artistique en dents de scie que le bât blesse. Entre les acteurs qui font des actions débiles et changent de fringues à tous les plans, les robots-mutants avec l'accent russe et les scènes explosives improbables (ou l'art de survivre à 50cm d'une explosion de bazooka), le long-métrage peine clairement à s'imposer dans le genre ; on préférera d'ailleurs le beaucoup plus jouissif Cri dans l'océan de Stephen Sommers. Reste un produit suffisamment bien calibré pour ne pas s'ennuyer à défaut de rester dans les mémoires.