Qui a besoin de Walt quand on a Wallace?

Quand on pense à tout ce qu'il faut pour pondre le moindre dessin animé aujourd'hui, il y a de quoi se poser des questions. Prenons Raiponce par exemple : un film qui a probablement prit des années à se faire, tout en numérique qui plus est, pour un résultat assez...médiocre. C'est un Disney quoi, et pas le meilleur. Et bien sachez qu'il existe des gens sur terre qui, avec de la pâte à modeler et un appareil photo, font mieux.

I-Synopsis : dédicacé à tous les lagophiles

Bon, l'histoire est assez simple. Chaque année, une petite province perdue organise un grand concours de légumes géants. On peut donc voir pépé et mémé traiter avec amour leurs géants légumineux plus qu'ils ne le firent jamais avec vos parents. Seulement, le concours n'attire pas seulement des homos sapiens, car tous les lagomorphes à des kilomètres à la ronde ont bien comprit que les innombrables potagers sans défense font des cibles idéales pour leurs razzias. Sans défense? Non, car Wallace et Gromit veillent! Comment? Vous ne savez pas ce qu'est un lagomorphe? Sérieusement? Bon, voilà pour les trois du fond qui ne suivaient pas en classe de bio:

http://desencyclopedie.wikia.com/wiki/Petit_lapin_mignon

Notez que celui-ci se nomme Attila. On dit que là où il passe, l'herbe ne repousse pas... bref, j'en étais où? Ah oui : donc Wallace, inventeur génial et dingue de fromage, et son chien Gromit, à qui il ne manque que la parole pour être humain, se sont proposés pour être les protecteurs des potagers en cette période critique. Le film s'ouvre sur la mise en branle de leur dispositif, un moment magique de n'importe quoi enfantin, tant les gadgets à leur sortie du lit sont nombreux. Comment ils s'y prennent? Mais avec l'Aspigarène bien sûr! Un aspirateur géant que l'on a qu'à relier à l'un de leurs terriers pour qu'ils les absorbent tous. Garanti 100% écologique et non-douloureux pour ces adorables bestioles. Et le film déborde d'idées comme celle-ci : des choses qui viennent tellement naturellement, tellement soudainement que l'enfant en nous se réveille et dit amen à tout pour peu qu'il puisse continuer à s'amuser.

Et je vous assure que ça continue, car si nos deux compères sont les héros du bourg, ils ont un léger problème de surpopulation. Car ils sont bien trop gentils pour tuer les lagomorphes : ils les mettent dans des cages à lapin privées sous leur maison, vu que la SPA n'en veut pas, elle a déjà suffisamment de problèmes comme ça avec les chiens et les chats. Or, les lagomorphes sont de chauds lapins et se reproduisent comme tels. Que faire, ma bonne dame? Et bien...non mais vous croyez vraiment que je vais vous spoiler un film aussi génial? Finissez cette critique et allez le mater par vous-mêmes!

2-Cheap and Choupi : les qualités du film

Donc, on a affaire à un dessin animé en stop motion. En gros, on fait des figurines en pâte à modeler que l'on met dans une position, on prend une photo, puis on les bouge avant d'en prendre une deuxième, etc. Alors oui, bon, l'effet se voit gros comme le nez au milieu de la figure (surtout le votre, le mien est digne des plus beaux éphèbes de la Grèce Antique), mais cela donne presque un aspect touchant, un certain cachet au film. Car contrairement aux images numériques, qui s'améliorent d'années en années, un tel effet cheap qui s'assume comme tel ne vieillit jamais.

Les gags non plus ne vieillissent pas : tout est fait pour accentuer le comique, mais sans jamais tomber dans le piège de faire du débile profond. Ainsi, certains gags, comme la course entre un avion de la RAF et une réplique de l'avion du Baron Rouge, ne peuvent être compris que par des adultes. On notera aussi les références à Frankenstein, à King Kong, aux films d'horreurs... selon votre niveau intellectuel du moment, vous pourrez donc toujours remarquer une blague en plus ou en moins, si bien que le film est parfait à plusieurs, vu que les plus alertes pourront communiquer toute la charge comique des scènes aux plus ivres d'entre vous.

Enfin, comme je l'ai déjà indiqué, le but est simplement de se laisser porter. On arrive à rentrer dedans sans forcer, car tout en étant en délire total, l'univers reste cohérent avec lui-même et les personnages ne sont jamais 100% archétypaux (ou parodient des archétypes existants; non mais vous avez vu la demoiselle en détresse???). On sort de là détendu, avec une irrépressible envie d'aller chercher une énorme peluche pour la câliner, voire d'aller acheter un cousin de Bux Bunny. Et puis ont se souvient que ça pisse partout et que ça ne vit pas longtemps. Monde de m...

3-Conclusion : La carotte au bout du bâton

Ne croyez pas que ce dessin animé soit exempt de défauts, seulement, je n'en ai pas trouvé. Je ne met pas dix parce qu'il ne faut pas exagérer, ce film n'a pas non plus retourné les méandres de mon esprit pour me faire accéder à l'Atman. Mais j'ai passé un excellent moment et je vous le recommande sans hésiter. Oh, et si d'aventure vous gardez un môme un soir pluvieux de Novembre, que vous voulez le coller devant la télé pour être au calme, et que vous avez le choix entre une énième histoire de princesse et un dessin animé qui saura vous faire rire tout autant que lui, j'espère que vous saurez quoi faire...