Logan vous avait manqué ? Les mutants vous avaient manqué ? Le réalisateur James Mangold propose une suite à X-Men : L'affrontement final. Sept ans plus tard, nous retrouvons un Wolverine de nouveau isolé, torturé. Vulnérable pour la première fois de sa vie, notre mutant préféré entrainé au cœur du Japon, va être poussé au bout de ses limites physiques, affrontant un ennemi de taille. Retour sur un film de super héros pas comme les autres…
Wolverine chez les Yakusas et ninjas
Depuis X-Men l’animée de 1993 puis les films commencés en 2000, Wolverine a sans aucun soucis gagné mon cœur. Je l’attendais avec impatience cette suite. Etonnant, un film de super héros qui s'éloigne du schéma classique du genre. A travers les yeux de Logan, nous plongeons en plein cœur, du pays du soleil levant, lieu unique en son genre, découvrant les cultures et autres traditions de ce pays. Le combat de l’immortel sera donc un film vraiment différent de ce qu’on a pu voir dans les autres films d’X-Men. Un film presque à part, une opportunité de redéfinir ce que représente le personnage de Wolverine.
L’esthétique et le ton rendent un vibrant hommage au Japon. James Mangold, son idée originale n'est en soi, pas une mauvaise idée. Le problème de Wolverine Le combat de l'immortel c'est que, même si son ambiance et sa narration vont à l'encontre de ce que nous, fans de films et comics Marvel attendons, le rythme de notre histoire s'essoufle bien trop rapidement. L’essence de ce qu’est Wolverine continue, le rythme gène.
Les scènes d'action bien que rythmées et différentes des blockbusters habituels car, mises en scène d'une manière à ressembler à une série B à la Japonaise, manquent d’héroïsme. S’il ne portait pas le nom de Wolverine, ce film aurait très bien pu être un banal film d’action/science fiction. Peu de puissance émotionnelle, musiques quelconques, quasi absence de mutants sauf la dangereuse Vipère et son haleine « acidulée », spécialiste des toxines virulentes, aussi sadique qu’une certaine Mystique.
Quand Wolverine ne combat pas, il fait le neuneu, les clichés se multiplient, ça patauge dur. Les hallucinations à outrance avec Jean Grey, Mariko racontant sa life pendant 20minutes, ça va 5minutes. Reste le fait que voir notre héros plongé en plein cœur du Japon, esthétiquement, c’est très sympathique. Mais ça sonne trop quelconque.
Hugh Jackman, rien à dire, il brille toujours par son charisme, plus baraqué et bad ass que jamais, mais son personnage sombre dans l'ennui. En aurait-on déjà fait le tour ? Avec cette histoire d’immortalité, l’un des aspects les plus intéressants du personnage, il y avait de quoi en faire un film mémorable. Autant en groupe, il éclipse tout le monde, autant seul, on a du mal à resté captivé.
Depuis que son passé a été révélé, plus vraiment de choses croustillantes à se mettre sous la dent hormis le fait que vivre depuis tant de temps, ne pas pouvoir avoir d’enfants, de famille, ne pas vieillir, ne pas mourir, ça vous fait indubitablement sombrer tôt ou tard dans la déprime. De ce coté là, le réalisateur et Hugh Jackman l’illustrerons bien. Cette idée de le rendre pour la première fois vulnérable était au départ une bonne idée, pouvant lui faire regagner de sa splendeur d'antant. Soucis: l'écriture.
Un homme qui fait des cauchemars toutes les nuits c’est un homme qui
va mal.
L’épisode qui n’avait rien à raconter ?
Les clichés du héros sombre et torturé, on connait déjà et même si cette petite séquence empathique où il venge un grizzly a ce petit coté métaphorique, ça ne suffira pas à nous faire bailler. Clairement, on a beau faire tous les efforts du monde, on n’arrive pas à s’intéresser à l’histoire pourtant intéressante, et ce, à cause de ce trop plein de longueurs et ses personnages presque inutiles alors que bien interprétés. Même le personnage de Shingen interprété pourtant par le charismatiquement froid Hiroyuki Sanada (Le dernier samouraï) passe à la trappe. Ne restera que l’attachante Yukio, ses talents en arts martiaux et au katana. Un personnage moins linéaire que ses autres partenaires.
Nombreux sont ceux qui se seront plaints d'X-Men Origins: Wolverine, nombreux sont ceux qui finalement, après avoir vu Le combat de l'immortel, ne le trouveront pas si mauvais que ça. Visuellement, bien qu'en dessous de X-Men 1, Les origines de Wolverine pouvait compter sur ses nombreuses scènes d'action et mutants pour gagner de l'intérêt. Dans Le combat de l'immortel, pas de surenchère mais pas pour autant des scènes mémorables. Sur le papier, voir Logan combattre du Yakuzas et des ninjas était alléchant. A l'écran, c'est la douche froide. Rien de réellement impressionnant sauf cette séquence du train magnifiquement chorégraphiées et la scène d'introduction prenant place dans les années 40. Oui, Le combat de l’immortel manque en plus cruellement d’action.
Pour les effets spéciaux par contre, c’est un sans faute…SAUF notre combat final avec ce samouraï gigantesque réalisé en vilain CGI, ressemblant plus au « Transformers » Shredder de Ninja Turtles 1 qu'à un vrai samouraï fait d’adamantium. On suit donc Le combat de l'immortel juste parce qu'on a commencé X-Men, qu’on apprécie Wolverine et son caractère de cochon, et qu'on veut voir comment les scénaristes vont se débrouiller pour faire perdurer l’histoire. Restera HEUREUSEMENT cette séquence post-générique jouissive à souhait, faisant regagner de l'intérêt à notre film en nous annonçant un X-Men Days of futur past dantesque.
L’éternité, c’est aussi une malédiction.
Au final, triste de dire que les séquences d’ennui s’enchainent en regardant Wolverine Le combat de l'immortel, triste de dire que la Fox fait pour la énième fois souffrir un film à cause de la censure, triste qu’une histoire aussi riche et fascinante écope d’un scénario si bateau. Cet épisode, bien que pavé de bonnes intentions, n’a par moments rien à raconter, devant meubler tant bien que mal. On appréciera cependant de retrouver Hugh Jackman dans le rôle qui l’a révélé, les effets spéciaux, le soin apporté à l’éclairage, le lieu de l’intrigue, ses minis rebondissements, ses effets spéciaux, le personnage de Yukio, et SURTOUT sa scène post-générique.