Version Switch.

Grand client de son premier jeu, The Friends of Ringo Ishikawa, je n'ai pu m'empêcher de replonger lorsque j'ai appris pour son nouveau projet. Et tout comme pour Ringo, le dév tente de caller sa touche narrative sur le gameplay.

Arrest of a stone Buddah est assez simple dans son concept : on est un tueur à gage hors pairs ne ratant jamais une cible. On commence donc nos missions en mode YOLO, on exécute la personne a exécuter et on se sauve... enfin presque.
D'un pas nonchalant, on tente de traverser les niveaux en se débarrassant de la horde (la vraie, celle qui nous fait abandonner le comptage) de sous-fifres. D'un pas nonchalant donc, on désarme tout ce qui passe tout en empilant un max de cadavre. Du vrai John Woo en 2D. De ce coté là, c'est réussi.

L'absence totale de hud oblige à ne pas tirer comme un bourrin au risque de se retrouver sans munition, la seule manière de renouveler le stock étant de désarmer quelqu'un pour faire sien son arme. Que se soit à cause de l'abondance de malfrats ou de l'absence de ce fameux hud, l'ambiance marche du feu de dieu et on se prend au jeu du ballet de fusillade.
Il y a bien quelques petits soucis (comme le fait que le hors champs n'empêche pas les ennemis de se poster pour tirer (et qui est considéré comme normal par le dév qui traine sur les forum steam)) mais les autres mécaniques fonctionnent bien. Prônant aussi la simplicité, l'avancé au pas sans course/dash/saut dispo a de quoi décontenancer au début... Mais ce n'est finalement pas grand chose : le vrai soucis, c'est que cette simplicité déborde sur la partie narrative du titre.

Car oui, comme dans Ringo, on va déambuler entre deux phases nerveuses. Problème cependant : ici, il n'y a juste rien à faire. Mais pas du rien rempli de mini-truc, comme un billard ou un micro shmup, non... du rien rempli de rien. Rendre visite à notre amante, par exemple, ne débloque pas une seule ligne de dialogue. Le musée n'expose que des croûtes illisibles. Le bar permet de boire mais pas de faire causette et d'en sortir bourré. Bref, les interactions sont tellement limitées que leurs intérêts ludiques frôlent le zéro. Pire : si elles servent effectivement le propos du jeu, elles en rendent son déroulement laborieux.

Notre tueur passionné de travail, insomniaque, a tout de même la possibilité de d'accélérer le temps sous certaines conditions : chez lui, passé une certaine heure, en gobant un somnifère. Donc quoi qu'il arrive, même pour 5 ou 10 minutes, vous aurez droit à des phases de rien.
L'ambiance de la ville, pourtant réussi, accentue encore cet effet tant les animations diverses et le manque de personnage non joueur se font ressentir.

Bref, je vais arrêter de disserter mais je trouve tout de même son nouveau mix moins réussi et plaisant que ce que l'on trouve dans Ringo.
Le jeu est plus court aussi (4h en normal).
Plus dur également (mais pas inaccessible amha).
La complétion de l'aventure débloque la possibilité de ne jouer que les missions de tirs et deux modes de difficulté supplémentaire.
Et ça tourne impec'.