Ce Gravity Rush trottait dans mes envies depuis un petit moment pour deux raisons : une DA anime 3D mâtinée de cel shading plutôt jolie, et des mécaniques littéralement renversantes. Le temps était enfin venu lorsque j’appris que le papa du soft n’était autre que Keiichirō Toyama, géniteur du premier Silent Hill et des Forbidden Siren, deux jeux qui, s’ils sont aux antipodes de celui qui nous intéresse aujourd’hui en terme d’ambiance et de gameplay, ont un cachet certain qui n’aura pas manqué de marquer les joueurs, et donc d’attirer de nouveau mon attention sur le titre de SIE Japan Studio.
Si les premiers pas dans l’univers de Gravity Rush se feront à tâtons, avec pas mal de galères dans la fluidité de l’enchaînement des figures aériennes, le plaisir se fera vite ressentir une fois notre emprise plus assurée sur les lois physiques avec lesquelles on nous propose de jouer. On aura toujours ces moments un peu frustrants où la caméra part en cacahuète, mais globalement on prend un malin plaisir à traverser les différents quartiers de la ville, les missions et les différents challenges proposés. Les combats ne sont pas en reste non plus, avec un bestiaire assez fourni pour la quinzaine d’heures qui nous attend, et un panel de capacité intéressant, qui associé à notre grâce aérienne permettra des enchaînement de toute beauté. On n’est pas dans le révolutionnaire et l’extravagant, mais dans l’original et l’efficace.
Le jeu étant initialement sorti sur Vita, on excusera bien facilement la petitesse du monde qui nous est proposé, d’autant plus que celui-ci joue agréablement de sa verticalité pour nous proposer des environnements qui se parcourt d’autant mieux une fois ceux-ci intégrés à notre mémoire. De même que la présence de cutscenes via des planches de manga ne fera pas qu’office de cache-misère et donnera une véritable patte esthétique à Hekseville, chaque quartier étant lui-même marqué par une palette de couleur qui lui est propre.
Quant à l’histoire, elle jouera de poncifs un peu éculé, voyez par vous même: une jeune héroïne amnésique, Kat, qui découvre ses pouvoirs en même temps qu’un monde qui lui est étranger, et qui si elle commencera cette nouvelle vie comme une paria, gagnera vite la confiance de la ville pour en devenir l’héroïne grâce au pouvoir de l’amitié. Rien d’original, et pourtant ça se suit bien, notamment grâce à des chara design marqués et des séquences de boss en mode shônen power over 9000. Et le jeu se terminera d’ailleurs sans donner aucune réponse à quoi que ce soit, demandant au joueur de se préparer pour la suite qui sortira cinq ans plus tard (mais que j’ai enchaîné immédiatement, l’avantage d’être retardataire).
Si Gravity Rush ne marquera certainement pas l’histoire du jeu vidéo comme a pu le faire Silent Hill, il n’en reste pas moins un titre atypique de par sa jouabilité, et qui véhicule une ambiance bon enfant. Une découverte que je conseille donc tant celle-ci est agréable, peu onéreuse et pas bien chronophage.
Quant à la suite, c’est ICI