Season of the Sakura
Season of the Sakura

Jeu de Jast USA (1996PC)

Petite histoire du jeu H japonais en occident (Épisode 1)

Dans l'histoire du visual novel de drague (ou dating sim) la société JAST fait figure de précurseur. En 1985 elle avait sorti ce qui est considéré comme un des tout premier jeu de drague, Tenshitachi no Gogo dans lequel on est un lycéen qui doit draguer la présidente du club de tennis. Toutefois, pour approcher la belle, il fallait discuter avec ses amis, connaitre ses gouts. Le jeu était considéré comme une réussite alors qu'il n'affichait que 8 couleurs. Mais c'était suffisant pour mater tranquillement les images pornographiques de notre petite amie à la fin du jeu.


A vrai dire, je n'ai pas pu tester ce jeu car il était totalement en japonais et c'est le cas pour un grand nombre des visual novels de drague. Le tout premier jeu à avoir été traduit en anglais est Seasons of the Sakura (les saisons du cerisier) et c'est assez amusant de voir que c'est une fois de plus la société JAST qui était derrière tout ça.


Là où c'est malin, c'est qu'au lieu de traduire un titre qui aurait 4 ans de retard (comme ils le feront plus tard en distribuant True Love) ils sortent un jeu sorti la même année, afin de profiter des graphismes, qui font assez “animé” pour l'époque. De plus, on était dans le “haut du panier” de ce que pouvait proposer la firme et si le récit avait peut-être des airs de déjà vu pour les fans de dating sim japonais, pour un occidental, ce genre de truc était totalement nouveau.


Dans Seasons of the Sakura nous jouons le rôle de Shuji Yamagami, un jeune garçon tout au long de son année scolaire, la dernière avant l'université... ou après l'entrée à l'université dans une classe préparatoire un peu spéciale. En effet, en raison du caractère érotique du jeu, les traducteurs ont décalés l'âge des personnages afin d'ôter tout soupçon de pédophilie (les lois sur l'âge légal n'étant pas les même aux USA qu'aux japon, toi-même-tu-sais.) D'autant plus que les personnages boivent et pas qu'un peu durant le jeu, leur prof principal étant un décalque de Misato de Neon Genesis Evangelion (avec du saké à la place de ses canettes de bières) qui les incite à picoler dès la première fête venue.


Car le jeu à une particularité assez flagrante : le copier/coller. Profitant des lois bien plus souples matières de copyrigth et du temps de traduction des anime aux USA, la plupart des filles que vous allez séduire sont fortement inspirées de dessins animés célèbres de l'époque.


Ainsi, dès les premiers jours, votre héros va croiser le chemin de trois filles, chacune d'entre elles voulant que vous vous inscriviez à un club sportif différents, celles-ci étant une copie des trois héroïnes de Magic Knight Rayearth de CLAMP avec d'autres couleurs de cheveux. Ce qui m'étonne, c'est que je m'attendais à ce que selon le club que l'on choisisse, des routes romantiques allaient s'ouvrir, alors que dès le départ, le héros dit qu'il s'en moque et fait mariner chacune de ces filles avec lesquels des liens vont se tisser au fur et à mesure de l'année scolaire.


C'est l'une des intelligences de Seasons of the Sakura : les choix sont vraiment imbriqués dans le scénario et les coutures sont parfois bien cachées. Le jeu nous demandera très souvent d'aller discuter au cours de tel ou tel évènement avec l'intégralité des filles de notre classe et notera vers lesquels on se dirige en premier afin de faire apparaitre tel ou tel évènement (au milieu de tout un tas d'autres événements scriptés et complètement redondant d'une partie à une autre.) Et c'est suffisamment bien écrit pour qu'on voit les rapports amoureux avec notre waifu évoluer pour nous.


Outre, les copies de CLAMP, vous aurez le droit à deux déléguées de classe vaguement décalqué de Saint Tail, à Shoko une obsédée sexuelle apparemment repiquée à un autre visual novel de la concurence. A noter qu'elle a un côté Yandere (le personnage ne veux visiblement pas trop de ces avances) et j'avais cru que ce genre de personnages étaient rares dans les dating Sim. D'ailleurs la pauvre n'est pas très développé et sert juste de fin extrêmement facile à obtenir pour Otaku pressé. On trouve aussi Aki, une Yandere rousse semblable à Asuka d'Evangelion, Makoto qui est un personnage de copain loser identique à Kensuke de Evangelion ou Ruri une fille introvertie et qui ne parle peu et qui est la copie conforme de ... Rei d'Evangelion.


Enfin, non, quand je dis copie conforme, ça serait donné trop de crédits aux illustrateurs repompeurs qui semblent ne pas trop savoir quoi faire d'une copie à une autre et qui font des cous bien trop long pour des êtres humains. D'ailleurs la morphologie des personnages entre les artworks de la boite et la partie in-game est sensiblement différent. Et que très souvent deux artworks sont exactement le même sauf qu'ils ont changés de lieux.


Mais ceci dit, c'est assez rigolo de croiser tout ce petit monde là, tiré d'animés totalement différents dans la même classe de lycée, confrontés aux même événements qu'un animé romantique slice-of-life (la rentrée, le jour du cerisier, l'épisode à la plage, l'épisode du festival du lycée, etc...) Le système de jeu est basé sur l'interaction avec différentes actions : voir, parler, penser, s'affichant selon les situations. Si cela favorise l'immersion du joueur, c'est parfois relou, comme lorsque le jeu veux que vous parliez à TOUS les personnages présent dans une même pièce. Et lorsque j'ai dû me refaire le jeu afin de débloquer tel ou tel route, même avec la fonction "avance rapide" c'est devenu très vite relou. (J'ai fini le jeu tout en regardant des vidéos ou en lisant des articles.)


Après, on est dans le haut du panier de ce que pouvait offrir les jeux de dragues de l'époque : les personnages ont une personnalités, vos waïfus ont des interactions entre elles, et même si c'est pas d'une originalité folle, on se sent un minimum impliqué dans l'histoire. On est dans un bishojo qui tente de se la jouer un peu plus romantique et ça fait du bien.


Et ce, même si votre personnage est un cliché de héros. Déjà, il a 8 nanas qui lui tournent autour et qu'il ne calcule même pas (neuf si l'on compte le décalque de Misato qui va le dépuceler en cours de route... une ficelle classique dans les bishojo : le héros croise en cours de route une femme mature qui l'initie aux jeux sexuel. Ce qui permet d'offrir même à lecteur malchanceux au moins quelques images pornos.) De plus, il est super fort dans tous les sports sans vraiment s'entrainer, ainsi qu'aux jeux vidéos et même lorsqu'il est surpris à mater les filles dans les sources thermales, elles lui pardonnent toutes.


On est donc dans un jeu à fantasme où l'avatar du héros est bichonné par tout un tas de nanas, avec par-ci par-là quelques passages eichi coquins histoire de pimenter le tout (une poitrine par-ci, un t-shirt mouillé par là) et ça ne devient vraiment porno que lorsque le joueur parvient à conclure (ou dans le passage d'initiation au sexe vu plus haut.) L'une des fins a même des côté "éducatif" et tente d'expliquer au joueur qu'il vaut mieux être tendre avec sa partenaire lors de la première fois. Bon, il y a aussi un délire "faire l'amour avec une bonne soeur" dans une de ses fins.


Au niveau des routes le jeu s'avère plus retort que je ne le pensait offrant même pour certains personnages des chausses trappes et le personnage de Ruri est plutôt compliqué à atteindre. J'aurais du mal à juger la musique : elle était assez générique, je l'ai coupé pour écouter de la City Pop. A noter que celui-ci offre des galeries d'images qui sont déblocable au fur et à mesure de l'aventure (comme souvent dans ce genre de titres) mais pour une raison que j'ignore, celle-ci est bloquée à la toute première image du jeu. Bon, d'un côté c'est dommage parce que complèter ce genre de galerie me permettait de savoir si j'avais fait le tour du jeu... mais, de l'autre ça reste des images hentai vaguement mal dessinées, donc je vais pas pleurer non plus.


Bilan : Même si c'est faisable et pas si mal que ça pour l'époque, ça reste assez désuet. C'est à tester si vous souhaitez voir à quoi ressemblaient les jeux à l'époque. Mais niveau cul, à moins que vous ne soyez un historien du jeu vidéo coquin ou un collectionneur compulsif de tous les pastiches hentai tirés d'Evangelion (bon courage) il y a de bien meilleurs dating sims sortis depuis.

le-mad-dog
6
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le 20 févr. 2019

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Mad Dog

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