Un remake? Vraiment?

Il y a des jeux qu’on découvre avec un certain enthousiasme, portés par une nostalgie latente et l’envie de voir un titre d’antan remis au goût du jour. Epic Mickey faisait partie de ces jeux que j’aurais adoré faire à l’époque, mais que je n’avais jamais eu l’occasion d’essayer.

Ce remake semblait être l’occasion idéale de plonger enfin dans cet univers sombre et original de Disney, avec l’espoir d’un gameplay amélioré et d’une expérience modernisée.

Et pourtant, en y jouant, une chose m’a frappé d’entrée de jeu... Le manque criant d’efforts mis dans cette version.

Le constat est simple. Les rajouts de cette version sont trop faibles pour justifier son prix fort.

Un lifting graphique, quelques ajustements mineurs et un mode miroir, mais en dehors de ça, on retrouve exactement le même jeu qu’en 2010, avec ses petite forces et, malheureusement, tous ses défauts d’origine. À une époque où les remakes parviennent à sublimer des œuvres passées en les améliorant sous tous les angles (Metroid Prime, Demon’s Souls ou encore Resident Evil 4), Epic Mickey semble se contenter du strict minimum.

Dès les premières minutes, la rigidité du gameplay saute aux yeux. La caméra, l’un des défauts les plus reprochés au jeu d’origine, n’a pratiquement pas été améliorée. Elle reste capricieuse, difficile à manipuler, et donne parfois l’impression de lutter contre le jeu plus que contre ses véritables obstacles. C’est un problème récurrent dans les jeux de plateforme 3D, mais lorsqu’on refait un titre plus de dix ans après, on est en droit d’attendre des corrections substantielles sur ce point. Franchement c'était même le seul et unique point sur lequel ils auraient pu mettre 200% de leurs attentions lors de la création de ce remake...

Et puis, il y a le rythme… Epic Mickey n’a jamais été un jeu nerveux, mais dans cette version, le déplacement de Mickey est toujours aussi lent.

L’exploration devient rapidement fastidieuse, avec de longues traversées sans réelle intensité. Ce qui aurait pu être une aventure fluide et immersive se transforme en une épreuve de patience. Même en essayant de m’accrocher, j’ai senti une lassitude s’installer bien trop vite. Je me rappelle bien d'une chose en jouant à ce jeu, c'est mes longs soupirs, en voyant toute une pièce à traverser, sans rien de bien spéciale, si ce n'est qu'une petite étendu, qui va me prendre bien 2-3 longues minutes... Je n’ai pas eu la patience d’aller jusqu’au bout, et pourtant, j’ai la forte impression de n’avoir rien raté.

L’univers du jeu, pourtant bourré de potentiel, peine à briller pleinement. L’idée de revisiter des éléments oubliés de l’histoire de Disney à travers ce monde de désolation était fascinante, mais elle se heurte à une exploration peu inspirée. On a envie de se perdre dans cet univers, de fouiller chaque recoin, mais l’absence de dynamisme et la répétitivité des tâches rendent l’expérience moins engageante qu’elle ne devrait l’être.

Même si cette version ne transcende pas l’original, on ne peut pas nier que l’univers de Rebrushed reste accrocheur, avec une ambiance unique pour un jeu Disney. La dualité entre la peinture et le dissolvant reste une mécanique intéressante, qui aurait mérité d’être davantage approfondie.

Mais au final, on reste avec ce sentiment amer d’un remake paresseux, qui aurait pu faire tellement plus. Quand on reprend un jeu de cette époque, on ne peut pas se contenter d’un lifting graphique et de menus ajustements. Il fallait repenser la fluidité du gameplay, rendre l’exploration plus attrayante et surtout moderniser les mécaniques datées et cette caméra affreuse.

À ce prix-là, difficile de ne pas être déçu.

Il ne transcende jamais son matériau d’origine et se contente d’un portage amélioré au lieu d’un vrai remake ambitieux. Pour ceux qui n’ont jamais joué à Epic Mickey, peut-être que la curiosité suffira à les porter jusqu’au bout? Je n'y crois pas un seul instant, mais allez savoir...