Aaah Final Fantasy, série phare du jeu vidéo qui aura fait connaître au grand public le genre RPG, et plus particulièrement son penchant japonais. Et quelle série. Aujourd'hui l'une des plus connues, vendues et appréciées de l'histoire du jeu vidéo. Elle aura su faire ses preuves, avec des épisodes tous uniques, proposants une expérience pour la plupart inoubliable, pouvant même se targuer de faire peut-être partie du cercle très fermé des sagas élevant le jeu vidéo au rang d'art ; m'enfin, c'est un autre débat.
Cette série aura prospéré relativement longtemps. Mais qui dit longtemps ne dit pas éternellement. Et on ne parlera pas ici uniquement de la question économique, avec des ventes sans cesses en baisses non seulement face à la concurrence, mais aussi à ses aînés. Non, on abordera plutôt ici la question qualitative.
Le jeu a essuyé de très nombreuses critiques et ce depuis sa sortie ; FF polémique, peut-être même plus que le VIII, aujourd'hui presque reconnu à sa juste valeur. Cependant, même si certaines de ces critiques étaient proférées par des néophytes ne faisant que répéter les dires de ses semblables, on ne peut pas dire qu'elles étaient toutes infondées et injustifiées.
Bien évidemment, le côté strictement technique est excellent. Le jeu est sublime graphiquement : claque technique pour l'époque ; on peut clairement affirmer que ça l'est encore aujourd'hui et que ça tient clairement la route. FF XIII n'a pas à être inquiété de ce côté là.
Non, ce qui coince... c'est presque tout le reste en fait. Qu'on soit clair, un Final Fantasy, ça a le pouvoir de te faire rêver, t'emporter, te faire rire et pleurer et ce dans la même scène, dans une même réplique... Tout ça grâce au talent des développeurs et de l'articulation harmonieuse de tout ce qui fait un jeu (soit la musique, l'histoire, les personnages, l'émotion...). En tout cas, dans ma conception de la saga. Un Final Fantasy, ça t'implique, voire te change. Et ça, on peut pas vraiment en dire autant de ce treizième épisode. C'est ça qui fout les boules, parce qu'on peut sentir que les scénaristes ont tenté quelque chose ; malheureusement, ce quelque chose, ils n'y sont pas parvenus.
Les personnages sont fades, les décors presque sans saveurs (ça reste joli, mais dans un long couloir, c'est pas suffisant), l'histoire inutilement compliquée puisque ne procurant presque aucune émotion, en tout cas pour ma part. Ultra linéaire, mais qui contrairement à FFX qui l'était aussi (même si moins et pas de la même manière) ne propose pas une histoire digne de ce nom riche en rebondissements et en émotions. En gros, on continue le jeu sans trop savoir pourquoi... Ah si, peut-être parce qu'il y a écrit sur la boite « Final Fantasy » et qu'au début, comme moi, on ne veut pas s'avouer à soi-même qu'en fait, bah c'est clairement nul comparait aux anciens, qui du VI au X, avaient placé la barre très, très haute. Ah, et peut-être parce que ça fait mal au cul de débourser de l'argent pour un jeu qu'on ne finit pas, aussi...
Le système de combat est assez brouillon sans être catastrophique, et le système d'évolution est une sorte d'ersatz du X (donc moins bon, pour rappeler la définition de « ersatz »). Les musiques quant à elles... m'ouais, certains aiment, d'autres trouvent ça passable mais clairement oubliable, comme moi...
Le jeu a du potentiel. C'est évident. On sent que les scénaristes ont tentés quelque chose, ça ne fait pas de doute. Mais tout est brouillon. En fait c'est ça, le problème : c'est brouillon. Final Fantasy XIII aurait pu être un très bon jeu si certains défauts n'étaient pas présents.
En bref, c'est un jeu fondamentalement plutôt pas mauvais, un mauvais Final Fantasy, et un jeu détestable au niveau de la symbolique puisqu'il représente le virage peut-être définitif et le naufrage d'une série magnifique.
Après, on peut éventuellement se réconforter en pensant aux promesses de FF XV et en se disant qu'il ne fait pas pire que sa suite...