Judgment
7.7
Judgment

Jeu de Ryû ga Gotoku Studio et Sega (2018PlayStation 4)

Peu emballé par l'annonce de Yakuza Online, auquel je ne joue finalement que pour l'histoire, j'étais très curieux au sujet de Judge Eyes. J'avais regardé peu de vidéos pour ne rien gâcher mais une fois dans le jeu, ça a été la douche froide : si les améliorations visuelles et de gameplay des précédents épisodes (6 et Kiwami 2) sont bien là, le jeu reste avant tout un Yakuza 6 déguisé. Petite critique du jeu en points succincts.


Note : ajoutez un ou deux points si vous n'avez pas joué à Yakuza Kiwami 2 ni à Yakuza 6


Les moins :



  • Maniabilité toujours aussi arcade : le personnage passe de 0 à 30 km en une seconde et se cogne partout. De façon générale, les collisions sont toujours aussi crispantes. Il suffit de frôler un comptoir de bar pour que les tabourets volent à 3 m tandis que le patron continue à essuyer sa vaisselle, impassible. La physique du mériterait vraiment d'être actualisée...

  • C'est la troisième fois qu'on voit Kamurocho sous le Dragon Engine. A chaque fois, les changements sont minimes. Je ne demande pas à ce que la ville s'agrandisse (encore que ce serait cool de pouvoir enfin traverser le boulevard !), mais il y aurait techniquement moyen de donner plus de vie au quartier, par exemple en rendant davantage d'intérieurs visitables. Champion-gai, par exemple, aurait un potentiel d'évocation incroyable si elle ressemblait davantage à la Golden-gai dont elle s'inspire.

  • Les PNJ sont toujours aussi rigides. Ils disparaissent sans raison, crient ou trébuchent alors qu'on passe à 1 m d'eux, etc. Les trois voitures qui passent à 15 km/h dans le quartier ne suffisent pas non plus à donner une impression de vie. Je ne parle pas des quelques phases où la ville se retrouve carrément déserte, sans doute pour raisons techniques...

  • La caméra ne suit pas dans les combats. Le temps de la réinitialiser, les ennemis nous sautent déjà dessus.

  • Le guidage systématique et les allers-retours (Allez au bar, allez au cabinet, allez au bar, allez au bureau, allez au cabinet...). Finalement, le quartier n'est pas grand, mais à force de se laisser guider par des objectifs signalés à la fois en rouge sur la carte et par des sons, on ne retient pas bien la carte.

  • Les phases de course (drone et poursuite à pied) sont aussi imprécises qu'ennuyeuses.

  • Les phases de filature, crispantes (musique stressante qui se lance dès que le personnage à suivre n'est plus dans le champ) et tout sauf réalistes (l'animation du personnage qui se retourne et tortille le cou pour voir s'il n'est pas suivi vaut son pesant de cacahuètes)

  • En combat, certaines attaques (par arme à feu ou au sabre) amputent la barre de vie du joueur. Pour la restaurer, il faut soit aller parler à un médecin dans les égoûts (20 000 yen), soit utiliser un kit de soins vendu 40 000 yens minimum... Inutilement pénible, d'autant qu'il est difficile d'éviter les balles quand il y a trois personnages armés d'un pistolet dans un combat.

  • Le karaoké a disparu. Dommage étant donné que Kimtaku est chanteur. Cela dit, j'imagine que sa présence à l'affiche a déjà accaparé une bonne partie du budget de production...

  • Les phases de drone... Il y a cinq ou six façons de le contrôler mais pas une n'est logique ni pratique. L'équipe aurait bien fait de prendre exemple sur Watch Dogs 2.

  • Comme dans tout Yakuza qui se respecte, les faux raccords sont légion. Quand on donne le coup de grâce à un ennemi dans un conbini, celui-ci se retrouve au milieu de la rue dans la cutscene qui suit. Quand on enclenche une attaque spéciale sur un ennemi armé d'un sabre, le sabre disparaît le temps de cette animation, etc.

  • Certains systèmes sympas des précédents épisodes comme la gestion des cabarets ou les arbres de skills auraient été les bienvenus.

  • Le flipper, avec ses trous béants, est une torture.


Les plus :



  • L'histoire en général est sympa. Judge Eyes est un drama japonais avec ce que ça implique : rebondissements improbables, scènes de comédie alternant avec de l'action, amitié, trahison, etc.

  • Plein de yakuzas hauts en couleurs.

  • Le système de combat est comme toujours agréable mais on finit vite par faire les mêmes coups et combos, surtout face aux ennemis à coquille dure. La possibilité de prendre appui sur les murs est très utile.

  • L'humour à la japonaise, comme d'habitude. J'ai beau ne pas être fan de Kimtaku, j'apprécie qu'il n'ait pas trop été sacralisé : il se retrouve dans pas mal de situations ridicules, comme Kiryu jadis.
    • Les mini-jeux sont encore là, même s'ils sont pour la plupart identiques à ce qu'on a dans Yakuza: hanafuda, mahjong, poker, jeux d'arcade Sega, etc.

    • Pierre Taki est très bon en Hamura. J'espère que le remplaçant aura autant de charisme et un aussi beau timbre de voix.


Maintenant, j'ai hâte de voir ce que pourra donner la série sur PS5.

Denys
6
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le 29 avr. 2019

Critique lue 649 fois

Denys

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