Kid Icarus: Uprising
7.4
Kid Icarus: Uprising

Jeu de Masahiro Sakurai, Sora Ltd. et Nintendo (2012Nintendo 3DS)

Il y a 25 ans, un angelot sauvait l'humanité d'un monstre tout pixel qui criait en 8-bits. Je vous parle d'un temps que les Anciens ont connu, et dont leurs corps se souviennent encore tant les tensions, les larmes de frustration et les mâchoires crispées ont été leur lot durant des heures interminables (cfr http://www.senscritique.com/jeuvideo/Kid_Icarus/critique/17346985).

Et revoilà l'ange incapable de voler de retour pour affronter la même clique. Premier point fort du jeu : l'humour ! Outre les dialogues totalement inutiles mais très sympathiques entre Pit et ses déesses/adversaires, il y a surtout une forte dose de private joke qui rend le jeu unique : clins d'oeil appuyés sur le premier Kid Icarus (retour de persos, références dialoguées, vidéos du jeu) sont ainsi le lot de chaque niveau, les créateurs assumant l'écart d'un quart de siècle et en jouant pour donner une dimension supplémentaire à Uprising, qui pourtant n'en avait pas besoin.

Car le système est franchement différent du premier Kid Icarus, et c'est pas plus mal : exit la difficulté surfaite du scolling vertical, place à une partie shoot'em up et une partie beat'em all/plate-formes 3D qui forcent le joueur à acquérir une certaine dextérité quand il s'agit de se déplacer avec le pad, viser avec les touches (ou l'écran tactile, au choix) tout en gérant ses items, ses adversaires et en profitant du paysage. Oui, les créateurs ont mis les petits plats dans les grands : 25 niveaux tous plus différents les uns que les autres, d'une richesse et d'une densité peu communes pour un jeu DS (et la 3D envoie du pâté). C'est bien sûr une tentative de faire oublier qu'au fond, le jeu se répète très vite (même schéma, même objectif, même système de combat) et pourra lasser les plus exigeants.

Et pourtant, pourtant le jeu a de quoi séduire plus d'un joueur par sa longévité : une dizaine d'heures de mode histoire, auxquelles on peut en ajouter plusieurs dizaines pour apprendre à maître le niveau "impossible" pour chaque stage, plus de 300 quêtes annexes (!), une collection de centaines d'Icarons à faire également... Certes, il s'agira de toujours refaire la même chose, à quelques variantes près, mais les plus acharnés et les plus compétitifs auront à coeur de finir le jeu à 100%, chose pratiquement infaisable si on ne se donne pas à fond à chaque instant.

Je m'en voudrai, pour terminer cette critique, de ne pas évoquer la superbe b.o. qui ose toutes les audaces, variant les thèmes lyriques en toute simplicité et glissant de ci de là des morceaux inattendus (du rock, de l'electro-pop voir du mariachi !) qui collent à merveille à chaque niveau.

Kid Icarus : Uprising serait-il l'un des plus beaux chefs-d'oeuvres que la DS nous ait offert ? Incontestablement.
Cinemaniaque
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le 24 déc. 2013

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