Redécouverte d'un genre de cœur

Je précise que cette critique est Spoiler-Free.

Voilà bien longtemps que je n'ai pas donné sa chance à un J-RPG. En effet, depuis plusieurs années déjà, la grande majorité des J-RPG ont été pour moi de grandes déceptions, en raison notamment des gameplays de plus en plus tirés vers l'action (RIP les barres ATB), des personnages toujours plus clichés et insupportables (oui Vanille, c'est bien de toi que je parle) et plus généralement d’un repli du genre, comptant sur sa gloire passée et la nostalgie des fans pour vendre.

Et voici que je me prends à espérer à la faveur d'un trailer en achetant cette version "Royale" de Persona 5. La seule et unique raison du choix de cette version est la traduction intégrale du jeu dans notre langue. Non pas que j'ai un quelconque souci de compréhension de l'anglais, mais pour ce genre de jeu très fournis en texte et qui utilise un langage "moderne", la tâche me semble trop peu rentable par rapport à ma motivation en berne. C'est donc le premier Persona que je fais.

Je lance le jeu en trainant les pieds, persuadé d'arrêter avant 10h de jeu. Et puis quelque chose se passe, la direction artistique fait mouche, et on fait son premier combat. Pas de trace d'action, on est sur du tour par tour situé entre Pokémon et Final Fantasy (avant le 11) et le plaisir de la stratégie de combat revient, quel joie !

Après une séquence d'intro assez longue, on prend pied dans le jeu en soit. Une structure originale me saute aux yeux alternant entre des phases dites "sociales" où vous devez faire évoluer vos liens avec les gens qui vous entourent ; et des phases "combats" où vous devez progresser dans un donjon et en vaincre le Boss.

Ces deux phases sont interdépendantes et intenses l'une comme l'autre : vous serez fatigués après un donjon et vous accueillerez avec grand plaisir les phases sociales plus reposantes et vice versa. La fraicheur du gameplay est clairement très présente, on s'attache rapidement à notre héros comme aux autres personnages et voilà qu’on se retrouve déjà à 30 heures de jeu !! Le résultat est là, ce J-RPG sort du lot que je le veuille ou non. Reste à voir si je pourrais aller au bout, après tout peut-être que le jeu devient répétitif ?

C'est là que le scénario intervient. Assez proche des scénarios de Seinen (Death Note ou Code Geass tout particulièrement), il reprend ces principes en proposant une histoire qui parait au début dérisoire et enfantine et qui d'un coup passe dans le dramatique de manière très efficace, allant de rebondissements en rebondissements ce qui rend accro assez vite. Me voilà réellement ferré, je passe le cap des 80h de jeu...

Assez d'heure pour citer d'autres points forts :

• La musique ! : bien amenée et la aussi très rafraichissante, même si j'ai une dent contre les musiques chantées dans les jeux.


• Le RESTE ! : Défis en tout genre, romance, collection et création de Poké..oups.. de Persona. Tout un foisonnement de gameplay et taches annexes qui donnent du corps et de la profondeur au jeu (le mémento en tête).

La réussite pour ma part est donc totale, je n'ai pas trouvé de défaut majeur à ce jeu. On peut tacler la réalisation bien sûr, un peu datée techniquement, mais complétement portée par la direction artistique. On peut aussi critiquer le prix de cette version car c'est clairement une version + du Persona 5 original (un prix moindre eut été appréciable). Mais je ne peux même pas critiquer trop fort car c'est précisément la traduction qui m'a fait acheter le jeu.

En conclusion, si vous êtes comme moi à la recherche d'un vent nouveau sur le J-RPG et que les autres grandes licences du genre n'ont fait que vous décevoir, foncez, vous ne serez pas déçu. Autrement si vous aimez le système de combat Pokémon, que vous n'avez rien contre l'apparence manga, et que vous avez 80-100h à poser, là aussi vous pouvez y aller les yeux fermés.

Sur ce je retourne dans ma caverne de retro gamer, on m'a offert Persona 3 sur PS2 donc bon..

ChamNat