L'habit ne fait pas le moine...
Rayman, c'est un peu comme certaines espèces de poissons ou de reptiles vicieux : il est joli, coloré,il donne envie d'y risquer les doigts. Et une fois le contact établi, vous vous apercevez que derrière ces jolies couleurs se cachent des griffes et des crocs. Venimeux.
Côté points positifs, ils sont nombreux : les graphismes sont très beaux, bien que le jeu soit en 2D, l'environnement est dynamique, truffé de petites animations, tout a été conçu et designé dans le moindre détail. On évolue au travers de six environnements très variés, comportant ses ennemis et ses pièges propres.
En terme de maniabilité, pas de problème non plus : Rayman répond au doigt et à l’œil (heureusement, vous verrez plus loin pourquoi). Le fait que le jeu débloque ses pouvoirs au fur et à mesure évite une monotonie du gameplay, tout comme l'utilisation de pouvoirs ponctuels (vol, graine magique...)
La musique n'est pas en reste, elle est à l'avenant des graphismes : douce ou enjouée, jamais agaçante, elle meuble agréablement les différents niveaux, c'est réellement un plaisir pour les oreilles.
Bref. Rayman a tout du jeu parfait.
Sauf que...
Rayman appartient à cette race de jeu des "die & retry" : au level design sadique bourré de pièges (les ennemis sont somme toutes assez peu nombreux, vous perdrez bien plus de vies balancé dans le vide/l'eau/la lave) s'ajoutent deux éléments qui rehaussent encore la difficulté du soft.
Tout d'abord, les "événements". Vous n'aurez jamais une réelle vue d'ensemble du parcours à l'écran : en effet, il existe des zones, quasiment invisibles (en plissant les yeux, vous pourrez voir une sorte de petite étincelle) qui au contact de Rayman font apparaître au choix plates-formes, pièges, ennemis qui vous sauteront aussitôt à la gueule. Die&retry oblige, certains passages réclameront d'être maîtrisés quasiment par cœur, après y avoir cramé quelques vies.
Deuxième effet kiss cool, les électoons. Le scénario de rayman, très classique, est plus ou moins calqué sur les sonic : après que Mr. Dark ait capturé les electoons, sorte d'atomes vivants assurant l'équilibre du monde, Rayman est chargé de les libérer, en trouvant et en brisant une centaine de cages (102, si je compte bien). Toutes les cages. Impossible de finir le jeu sans les avoir toutes dénichées et inutile de dire qu'elles ne se trouveront pas toutes sur votre route. Certaines n'apparaîtront qu'après avoir provoqué un des événements évoqués dans le paragraphe précédent : vous avez galéré pour traverser le niveau ? Il ne vous reste plus qu'à faire demi-tour pour briser la cage que vous venez de faire apparaître. Et tant pis si le panneau de sortie est à deux centimètres. Naturellement, vous ne saurez pas où est apparue la fameuse cage, vous aurez tout le loisir d'explorer le décor à fond, de cette manière.
Cependant, je ne peux pas réellement dire que cette difficulté soit un défaut du jeu, il s'agit davantage d'un parti pris et le joueur qui s'aventure dans le monde de rayman comprend relativement vite que ça ne va pas être une promenade de santé. A voir si vous êtes persévérant. Pour ma part, y ayant joué assez jeune, j'en garde le souvenir d'avoir maudit sur un paquet de générations les level designer d'ubi soft et je pense ne pas avoir été le seul.
Indubitablement, Rayman est une petite merveille. Mais concue par des sadiques.