Développé pendant 3 ans à Montpellier par la toute petite équipe de la Splashteam, Splasher est un jeu de plateforme en 2D qui vous donnera certainement des sueurs froides si vous n’êtes pas un habitué du genre. On entend souvent parler de Super Meat Boy dans les influences du titre et ce n’est pas forcément usurpé. Cependant, si Splasher ne joue pas sur la précision au pixel près comme pouvait l’être son grand frère du monde indépendant, la moindre déconcentration pourrait également vous être fatale. La différence se jouera sur la courbe de progression bien plus sympathique dans le titre des montpelliérains et qui vous donnera les différentes clés du gameplay au fur et à mesure de votre avancée. A vous de les assimiler et une fois choses faite, peu de passage vous résisteront vraiment ! Splasher récupère également à Super Meat Boy son « air-control », permettant de continuer à diriger notre personnage dans les airs après le saut et donnant une précision accrue à nos déplacements.


Au rayon des influences, l’autre dominante la plus marquée est sans aucun doute le fabuleux Portal 2 (ou Splatoon à la limite). Non pas que vous pourrez vous téléporter aux quatre coins des stages, loin de là, mais Splasher récupère sa composante de fluide aux capacités distinctes. Un coup de peinture rouge et vous serez l’homme-araignée qui s’accroche aux murs la tête en bas, un coup de peinture jaune fera de vous un reccord-man de sauts olympiques. Combinez les deux peintures avec le troisième fluide (de l’eau) servant à activer des mécanismes ou nettoyer une surface et vous vous retrouvez avec un gameplay tout en finesse qui vous demandera de jongler régulièrement et rapidement entre les trois pour avancer sans encombre. Un jonglage de couleurs à assimiler rapidement pour ne pas se retrouver face à la mort à la moindre erreur ! Entre le air-control, la rapidité de mouvements et ses fluides, le gameplay de Splasher est ce qui fait du titre un jeu plaisant à parcourir, reposant entièrement sur ses mécaniques bien rodées où seules quelques imprécisions de viseur nous sortent réellement de l’expérience. On est en plein dans l’école du gameplay.


Je vous parlais déjà précédemment de références et c’est loin d’être fini ! Splasher sent à plein nez l’amour du genre, en citant également les derniers Rayman Origins/Legends. Pas forcément étonnant en sachant qu’une partie de l’équipe de développement a déjà été à l’oeuvre sur les titres de Ubisoft Montpellier. Ainsi, c’est l’enrobage des niveaux qui sautera aux yeux avec ses « particules » traversant l’écran à chaque mort d’un ennemi, les petits bonhommes colorés et prisonniers par-ci par-là ou tout simplement le sound-design, multipliant les petits bruits ou cris à chaque éléments vivant dans les niveaux. Un bien bel enrobage qui donne du cachet au titre avec son chara-design tout en rondeur, mais qui pêche par son manque de variété…


Car ce sera mon plus gros reproche concernant le titre, Spasher se passant uniquement dans son monde industriel (comme Portal ou Splosion-Man) ne se renouvelle pas assez au niveau de l’environnement de jeu. Sur la longueur, on a l’impression de ne jamais rien voir de neuf, alors que de nouvelles mécaniques sont elles, bien présentes. Il y a bien quelques niveaux un peu différent et bien inspirés (comme un où le vent nous pousse à vitesse rapide dans un sens), mais dans l’ensemble ça fait un peu juste.


Splasher n’est pas un jeu forcément long. Les 22 stages qui composent le titre et qui sont séparés par un 23ème niveau en forme de hub central, ne vous occupera pas plus de 4 à 5h si vous êtes habitué au genre. Il vous restera à récupérer les petits bonhommes cachés un peu partout… mais après ? Place au speedrun. Car la principale caractéristique du titre et celle qui vous donnera le plus de fil à retordre réside dans cette tranche spectaculaire du scoring. Plusieurs mode de speedrun sont disponibles et il vous faudra donc parcourir les niveaux du titre le plus rapidement possible. Autant vous dire que si vous êtes aussi stressé/mauvais que moi quand il y a un chrono c’est peine perdu, mais pour ceux qui cherche un véritable challenge, c’est le mode sur lequel vous passerez le plus de temps. Le leadbord étant actuellement sous la barre des 1h pour le finir.


En définitive, Splasher est un titre plaisant à parcourir, aussi bien manette en main que visuellement. Cependant, si vous appréciez les platformers, mais que le speedrun n’est pas votre tasse de thé, vous allez rapidement en faire le tour. Le titre de la Splashteam est un concentré de gameplay à l’état pur, représentant de l’école de ce qui aime le gameplay avant tout. Et sur ce point, il réussit avec brio. La très bonne surprise du monde indépendant en ce début d’année !


Coffee Quest

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le 16 févr. 2017

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