Uncharted 4 A Thief's End (U4) constituait sans problème la plus grosse attente PS4 de l'année 2016, voire en ce qui me concerne, la plus grosse attente PS4 tout court. Après la pause Last of Us (LU), Naughty Dog avait promis de revenir pour une dernière aventure de Nathan Drake, encore et toujours à la recherche d'une cité disparue.


Juste en avant-propos, je considère Uncharted Drake's Fortune comme un premier épisode sympathique mais ayant mal vieilli, Uncharted 2 Among Thieves (U2) comme une révolution jouissive, et Uncharted 3 Drake's Deception (U3) comme une excellente suite, mais moins inspirée.


Autant le dire tout de suite, U4 change radicalement la donne, et on sent l'impact de LU sur le dernier né de Naughty Dog.



Blimey !



Est-ce que j'ai dit que The Order 1886 était le plus beau jeu de tous les temps ? J'ai menti, U4 est encore meilleur. C'est effectivement beau à s'en faire exploser la rétine, les effets sur l'eau et la lumière sont délirants, les visages et les émotions retranscrites sont stupéfiants, et les paysages et la végétation atteignent un niveau encore jamais égalé. Mais ce qui différencie surtout U4 de The Order 1886, c'est sa direction artistique. Tous les éléments de décors sont cohérents et le moindre détail semble le résultat d'une réflexion de la part des développeurs. Et le tout se fait sans aucun ralentissement. Alors bien entendu, il persiste quelques bugs de collisions avec le décor, mais faut vraiment aller les chercher.


Le jeu vous emmènera encore une fois dans de nombreux environnements, d'une prison sud-américaine à une île perdue de l'océan atlantique, en passant par Madagascar ou encore l'Ecosse. Chaque environnement possède sa propre ambiance et est l'occasion pour Nathan de compléter son journal. En effet, comme dans LU, le joueur sera libre de prendre son temps ou non, afin de chercher des trésors, trouver toutes les pages du journal ou toutes les conversations optionnelles ; ce qui participe à l'immersion. Selon moi, le tout manque juste un peu d'environnements urbains pour que le tableau soit parfait. On notera également une musique plus discrète, moins épique mais plus ambianceuse.



Dead men tell no tales



Niveau gameplay, je ne vais pas vous le cacher, si vous n'avez pas aimé les précédents épisodes, vous n'aimerez pas plus celui-ci. Les mêmes armes, le même système de couverture (mais plus possible de renvoyer les grenades adverses, dommage), et les mêmes ennemis. Alors le vrai point noir du jeu est là, l'IA n'est pas encore au top, et on meurt parfois bêtement à cause d'une roulade ratée. Par contre, les environnements de gunfight sont pour la plupart plus ouverts, et offrent plus de possibilités, notamment en terme d'infiltration. Pour ce qui est des phases de grimpette, le grappin et les glissades apportent une diversité appréciable ; pour le reste c'est encore une fois les mêmes mécanismes. Enfin, le jeu rajoute des véhicules, mais ils sont surtout utilisés pour se déplacer, et restent anecdotiques (bien que indispensables).


Niveau durée de vie, U4 est bien plus long que ses prédécesseurs, même si ça dépend de l'implication du joueur. Il m'aura fallu 15h pour boucler l'aventure avec environ 50% des trésors, donc sans fouiller partout (dont 1h30 resté immobile à regarder les paysages :p). Il y a par contre plus de cinématiques, surtout au début, et le rythme du jeu est d'ailleurs différent des autres opus. Il y a au final moins de gunfight et un peu plus de phases de recherches/plate-forme, en plus des classiques énigmes pas très compliquées. En tout cas, finir le jeu à 100% est un sacré challenge, à moins d'avoir une soluce sur l'emplacement de tous les trésors, et il reste de toute façon le mode de difficulté extrême, qui est sacrément éprouvant :p.


Bon, en vrai, en terme de jeu et de gameplay "pur", il manque quelque chose à U4 pour le hisser au rang d'un U2, mais les deux jeux ne sont presque pas comparables, tant le parti pris de Naughty Dog semble différent. Attention, il y a certaines phases d'action vraiment badass dans U4, mais je trouve que l'ensemble du jeu est moins jouissif. Ceci est principalement dû à la narration très différente, qui mise avant tout sur l'immersion et l'émotion.



Arrr ! Pirates !



Niveau narration donc, on sent clairement l'influence de LU. Les dialogues sont plus travaillés, les motivations des protagonistes un peu plus profondes, et le ton un peu plus mature qu'avant. Il n'y a plus par contre ce côté fantastique des trois premiers épisodes. Le jeu se penche cette fois-ci sur l'univers de la piraterie et surtout sur l'un des pirates les plus connus, ou en tout cas l'un de ceux ayant fait naître de nombreuses légendes : Henry Avery. Les amateurs de cet univers seront enchantés. U4 revient aussi, en tant que dernier épisode de la saga, sur l'ensemble de l'oeuvre de Naughty Dog, et réserve quelques surprises aux fans...


Comme dis plus haut, une grande partie du jeu est dédié aux cinématiques et à l'évolution des protagonistes, ainsi qu'à la progression. Le rythme du jeu est ainsi particulier, et l'on peut très bien passer des heures entières sans croiser le moindre ennemi à juste chercher des trésors cachés. J'ai comme l'impression qu'une grande partie de l'intérêt du jeu réside dans la découverte et dans l'émerveillement, de se mettre dans la peau de l'aventurier en quelque sorte.



Give no quarter !



Et un dernier petit mot sur le multi online du jeu, qui avait fort à faire pour me convaincre, le multi online de U3 ayant été une énorme source de fun pour moi. Celui de U4 est assez différent, et met plus à l'honneur la coopération entre joueurs.


Dans les grandes lignes, le multi abandonne les notions de niveaux à la Call of Duty pour des rangs (de bronze à diamant, en plusieurs paliers), ce qui sur le fond ne change rien, même si j'ai parfois du mal à comprendre comment fonctionne le matchmaking, notamment pour les joueurs non classés. Niveau modes de jeu, c'est assez peu : un deathmatch en équipe, une capture de zone et une capture de drapeau. Par contre, en terme de gameplay, le jeu est un peu plus intelligent à mon sens que dans U3. Comme je le disais, les parties misent avant tout sur l'entraide entre joueurs, en intégrant la possibilité de sauver ses potes tombés à terre. En effet on ne meurt pas directement, on tombe d'abord "à terre" (sauf en cas de grenades ou d'explosifs bien placés) à la manière d'un Left for Dead, laissant le temps à nos ennemis de nous achever ou à nos amis de nous sauver. Dans ce sens, les nouveaux éléments que sont les objets mystiques, les complices et les différents équipements sont essentiels, et rendent les parties très dynamiques, et pour le coup souvent jouissives. Il n'est pas rare après quelques parties d'enchaîner les actions épiques et les séries de KO, jusqu'à tomber sur plus fort que soi... Les maps sont également pensées pour que les joueurs restent en mouvement, et laissent peu de places aux campeurs. Enfin, l'utilisation du grappin prend tout son sens, en permettant de se déplacer rapidement ou d'effectuer une attaque au corps à corps mortelle.


Bref, pour l'instant que du bon, en attendant de futures mises à jours. Il serait notamment bien de rajouter des maps, pourquoi pas celles de U3 adaptées au nouveau gameplay avec le grappin.



Conclusion



Uncharted 4 est un jeu foutrement beau et maîtrisé de bout en bout, quoi qu'on en dise. Mais il ne s'adresse clairement pas à tout le monde ; en tout cas pas aux blasés et aux rageux.


Je vais essayer d'être clair, si vous n'êtes pas foutu de voir au-delà du gameplay d'un jeu où si vous n'êtes plus capable de ressentir le frisson de l'aventure, vous pouvez passer votre chemin :p. Uncharted 4 ne révolutionne absolument pas le genre, et se destine je pense avant tout aux fans de la licence qui voudront être une dernière fois dépaysés par une aventure grandiose. Il reste néanmoins une chance d'apprécier le jeu pour ceux qui auraient aimé Last of Us, c'est-à-dire pour ceux qui auraient été auparavant déçus par une narration un peu faible, mais qui seraient encore capables de pardonner un gameplay au rythme saccadé.

Vash
9
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Créée

le 21 mai 2016

Critique lue 334 fois

Vash

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