1955-66 : Chronologie de la Nouvelle Vague
À l'origine, la Nouvelle Vague apportait un souffle nouveau au cinéma français. Une nouvelle génération d'ex-critiques (pour la plupart) qui avaient vomi sur Marcel Carné, Julien Duviver, Henri Verneuil ou Jean Delannoy et honni la "qualité France" pour son académisme, s'est mise à faire ses propres ...
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La Pointe courte (1955)
1 h 20 min. Sortie : 4 janvier 1956. Comédie dramatique
Film de Agnès Varda
Muffinman a mis 6/10.
Annotation :
Le premier film de la Nouvelle Vague. Typique de ce vent de fraîcheur qui arrivait à l'époque dans le cinéma français.
Le premier (vrai) rôle de Philippe Noiret.
Ascenseur pour l'échafaud (1958)
1 h 31 min. Sortie : 29 janvier 1958. Policier, Drame, Thriller
Film de Louis Malle
Muffinman a mis 7/10.
Annotation :
(c) 1957 !
pas '58
Très bon polar malgré une intrigue un brin invraisemblable.
Prix Louis Delluc 1957
[Nota : Il a bien fallu que le jury voie le film pour lui attribuer le prix, non ? Le film existait donc déjà en '57.
Il n'est donc pas de 1958, comme indiqué faussement, même s'il a été distribué cette année-là. C.Q.F.D.]
Le Beau Serge (1958)
1 h 38 min. Sortie : 6 juin 1958. Drame
Film de Claude Chabrol
Muffinman a mis 7/10.
Annotation :
Le premier film de Chabrol est une vraie réussite.
La recherche nocturne de Serge dans la neige est très belle.
Les Amants (1958)
1 h 28 min. Sortie : 5 novembre 1958. Drame, Romance
Film de Louis Malle
Muffinman a mis 6/10.
Annotation :
Dommage - comme trop systématiquement dans la Nouvelle Vague - qu'il y ait autant de voix off. Et Alain Cuny (un acteur de l'ancien temps) demeure un handicap réel à toute distribution.
Jeanne Moreau devient célèbre.
Une balle dans le canon (1958)
1 h 35 min. Sortie : 19 novembre 1958 (France). Policier
Film de Michel Deville et Charles Gérard
Muffinman a mis 4/10.
Annotation :
Le premier film de Deville, co-réalisé par Charles Gérard (si si), est très proche de ce que fait Melville, mais c'est un premier film et ça se voit en permanence.
Maladroit.
Les Cousins (1959)
1 h 50 min. Sortie : 11 mars 1959. Drame
Film de Claude Chabrol
Muffinman a mis 6/10.
Annotation :
On prend les mêmes - ou presque - et on recommence.
Le duo Brialy-Blain fonctionne parfaitement, Juliette Mayniel crève l'écran et Audran rencontre Chabrol.
Le deuxième film de Chabrol n'est peut-être pas aussi bon que le premier, mais reste tout à fait convaincant, même si on devine la fin très tôt.
On pense également aux TRICHEURS de Carné sorti l'année précédente.
Les Dragueurs (1959)
1 h 18 min. Sortie : 29 avril 1959. Drame
Film de Jean-Pierre Mocky
Muffinman a mis 5/10.
Annotation :
Au début, Jean-Pierre Mocky faisait partie de la Nouvelle Vague...
...heureusement, ça n'a pas duré.
Film moyen.
Les Quatre Cents Coups (1959)
1 h 39 min. Sortie : 3 juin 1959. Policier, Drame
Film de François Truffaut
Muffinman a mis 8/10.
Annotation :
Le film le plus sobre et le plus sincère de Truffaut.
Une de ses grandes réussites et le seul film dans lequel Jean-Pierre Léaud vaut quelque chose, pour la simple et bonne raison que c'est la seule fois qu'il est naturel. Autrement, parmi les acteurs célèbres, J-P Léaud est le pire du cinéma français. Au même titre que Dominique Sanda chez les femmes.
René, le pote d'Antoine Doinel, est excellent.
Demy, Moreau et Brialy font une apparition dans le film.
Hiroshima mon amour (1959)
1 h 30 min. Sortie : 10 juin 1959. Drame, Romance
Film de Alain Resnais
Muffinman a mis 6/10.
Annotation :
Alain Resnais est à part dans la Nouvelle Vague. Plus attentif et exigeant sur la technique que les autres (il a plus de bouteille dans le métier), il se rapproche plus de Bresson et du Nouveau Roman, mais comme HIROSHIMA MON AMOUR est sorti en 1959, en pleine explosion du mouvement, il y est rattaché.
Le film est intéressant sur le plan formel. En dehors du premier quart-d'heure documentaire sur la ville-martyre, l'histoire ne concerne en fait que la Française (Riva) qui revit ses traumatismes d'Occupation. C'est très verbeux (Duras) mais ça se regarde sans trop de difficultés (1h26).
Maintenant, est-ce du meilleur goût d'aller à Hiroshima pour se plaindre d'avoir été tondue en '45 ?
Kurosawa détestait ce film.
À double tour (1959)
1 h 50 min. Sortie : 4 décembre 1959 (France). Drame
Film de Claude Chabrol
Muffinman a mis 2/10.
Annotation :
Un film (en couleur) pénible, outré, mal rythmé, souvent mal joué (André Jocelyn et Bernadette Lafont). Chabrol se prend parfois pour Hitchcock et se plante magistralement.
Premier rôle important de Belmondo.
Le Signe du lion (1959)
1 h 43 min. Sortie : 3 mai 1962. Drame
Film de Éric Rohmer
Muffinman a mis 7/10.
Annotation :
LE rôle de Jess Hahn, habituellement cantonné aux personnages de seconds couteaux. Le premier long-métrage de Rohmer (produit par Chabrol) est le seul qui appartienne à la Nouvelle Vague. À partir de son deuxième (LA COLLECTIONNEUSE en 1967), il commencera petit-à-petit à élaborer le non-cinéma qui le caractérise et se contentera généralement de filmer des gens qui parlent, ou plutôt qui récitent.
LE SIGNE DU LION est en revanche une perle cachée qui vaut la peine d'être vue.
Seul gros défaut : la musique insupportable.
À noter les premières apparitions au cinéma de Macha Méril (blonde) et de Marie Dubois. Godard fait une apparition assez marrante en emmerdeur de soirée.
Un couple (1960)
1 h 29 min. Sortie : 8 janvier 1960 (France). Drame
Film de Jean-Pierre Mocky
Muffinman a mis 5/10.
Annotation :
Une curiosité Nouvelle Vague assez caricaturale et sans grand relief. Mocky n'est pas encore Mocky (malgré quelques éléments annonciateurs de ses futures satires - la salade et le chien en cage).
Ni bon, ni mauvais.
L'Eau à la bouche (1960)
1 h 23 min. Sortie : 20 janvier 1960 (France). Comédie dramatique, Romance
Film de Jacques Doniol-Valcroze
Muffinman a mis 2/10.
Annotation :
Un film insipide de l'un des cofondateurs des Cahiers du cinéma. Doniol-Valcroze se voyait apparemment aussi dans la peau d'un réalisateur, mais n'a visiblement pas ce qu'il faut pour ça.
On s'ennuie rapidement, et jusqu'au bout. Le marivaudage vaudevillesque de ces personnages n'étant pas du tout intéressant.
Lafont et Galabru sont bien sympathiques mais vu qu'ils ne sont pas mieux lotis que les autres, leur rôle comique ne fonctionne pas. C'est même lourd.
L'EAU A LA BOUCHE ne reste connu aujourd'hui que pour la chanson de Gainsbourg.
Le bel âge (1960)
1 h 40 min. Sortie : 10 février 1960. Comédie dramatique
Film de Pierre Kast
Annotation :
pas vu
À bout de souffle (1960)
1 h 30 min. Sortie : 16 mars 1960. Policier, Drame
Film de Jean-Luc Godard
Muffinman a mis 7/10.
Annotation :
"Si vous n'aimez pas la mer. Si vous n'aimez pas la montagne. Si vous n'aimez pas la ville... Allez vous faire fout' !"
Belmondo reprend plus ou moins son personnage de Laszlo Kovacs (A DOUBLE TOUR) qui monte à Paris et devient une icône aux côtés de la mignonne Jean Seberg.
Le plus célèbre et réussi des films amateurs.
La référence de la Nouvelle Vague.
Un classique (interdit aux moins de 18 ans jusqu'en 1975, le personnage de Belmondo ayant été jugé trop immoral).
Les Bonnes Femmes (1960)
1 h 40 min. Sortie : 22 avril 1960 (France). Drame, Romance
Film de Claude Chabrol
Muffinman a mis 2/10.
Annotation :
Un film sans grand intérêt. Ennuyeux. Mal joué.
On se demande vraiment, même si on prend du recul, pourquoi il fut interdit aux moins de 18 ans.
Moderato cantabile (1960)
1 h 31 min. Sortie : 25 mai 1960 (France). Drame
Film de Peter Brook
Muffinman a mis 4/10.
Annotation :
Vu il y a longtemps, et pas un grand souvenir.
A revoir pour se faire une idée plus juste.
Zazie dans le métro (1960)
1 h 33 min. Sortie : 31 octobre 1960. Comédie, Fantastique
Film de Louis Malle
Muffinman a mis 7/10.
Annotation :
Queneau en film.
Drôlatiqueu-tiqueu-tique !
Les Distractions (1960)
1 h 27 min. Sortie : 4 novembre 1960. Drame, Policier
Film de Jacques Dupont
Muffinman a mis 6/10.
Annotation :
Un film rare, mais pas moins réussi que pas mal d'autres commis par des auteurs désormais plus illustres. Une curiosité digne d'intérêt.
Le Petit Soldat (1960)
1 h 28 min. Sortie : 25 janvier 1963. Drame, Guerre
Film de Jean-Luc Godard
Muffinman a mis 5/10.
Annotation :
Intéressant pour l'aspect "espionnage en période de guerre d'Algérie" (le film fut interdit en France pendant plus de deux ans), mais déjà trop de bla-bla typique de Godard qui gâche les bons moments.
Et première rencontre avec Anna Karina.
Tirez sur le pianiste (1960)
1 h 21 min. Sortie : 25 novembre 1960. Policier, Drame, Thriller
Film de François Truffaut
Muffinman a mis 7/10.
Annotation :
Un très bon film de Truffaut, qui a encore des choses à prouver.
Lola (1961)
1 h 30 min. Sortie : 3 mars 1961. Drame, Romance
Film de Jacques Demy
Muffinman a mis 5/10.
Annotation :
Chassés-croisés très bien orchestrés entre les personnages, mais pourquoi faire jouer Anouck Aimée aussi mal !?
Qu'est-ce que c'est que cette diction de greluche à la Bardot !!
Ça gâche (presque) tout.
Les Godelureaux (1961)
1 h 39 min. Sortie : 17 mars 1961 (France). Comédie dramatique
Film de Claude Chabrol
Muffinman a mis 6/10.
Annotation :
La vision acide du milieu bourgeois-aisé vaut son pesant de cacahuètes, et la provocation tombe juste.
Chabrol semble vouloir lorgner vers le fantastique (par le binôme "diabolique" Brialy-Jocelyn), mais avec un peu plus de fond et d'ambivalence, et moins d'exagération, ça aurait pu donner un meilleur résultat.
A noter, Julien Guiomar dans la figuration à la terrasse du Flore.
LES GODELUREAUX est le dernier film Nouvelle Vague de Chabrol. Les suivants n'ont plus rien à voir avec le mouvement et sont plus classiques et traditionnels ; une fois réussi (L’ŒIL DU MALIN), mais généralement ratés, très "cinéma de papa" (OPHELIA, LANDRU), voire sont franchement des nanars (les deux TIGRE et MARIE-CHANTAL) ; un comble lorsqu'on a osé descendre autant de monde dans ses critiques sur les mêmes reproches.
La Morte-saison des amours (1961)
1 h 42 min. Sortie : 12 juin 1961. Comédie, Drame
Film de Pierre Kast
Muffinman a mis 1/10.
Annotation :
Film creux et vain qui se veut profond et essentiel.
Toute la prétention des phraseurs de la Nouvelle Vague qui s'essaient à la psychologie de masses, genre "J'ai mal à la vie" et ce genre de choses.
Un pensum.
L'Année dernière à Marienbad (1961)
1 h 34 min. Sortie : 29 septembre 1961. Drame
Film de Alain Resnais
Muffinman a mis 5/10.
Annotation :
Une photo irréprochable. Une esthétique léchée et une réussite visuelle incontestable. Une référence technique à tout point de vue. C'est très beau. Rien à dire. MAIS QU'EST-CE QUE C'EST CHIANT !
Une femme est une femme (1961)
1 h 25 min. Sortie : 6 septembre 1961. Comédie dramatique, Romance
Film de Jean-Luc Godard
Muffinman a mis 7/10.
Annotation :
Le meilleur Godard ! Ce qu'il a fait de plus décontracté et de moins poseur. C'est léger, sympathique et primesautier (cf. la crêpe).
Avec trois icônes de la Nouvelle Vague, à l'époque où elle voulait encore dire quelque chose et où le réalisateur n'était pas encore devenu une caricature de lui-même.
A noter un marrant clin d’œil à JULES & JIM (en tournage à l'époque) et à MODERATO CANTABILE avec Jeanne Moreau qui fait une apparition.
Paris nous appartient (1961)
2 h 15 min. Sortie : 13 décembre 1961. Drame
Film de Jacques Rivette
Muffinman a mis 5/10.
Annotation :
Ça commence plutôt bien, et ça continue également pas mal, avec en plus des participations de Chabrol, Godard et Demy. Mais, comme ce sera l'habitude avec Rivette, c'est trop long.
Et la fin, ainsi que les révélations résolvant l'énigme, sont plutôt bancales. Dommage.
Chose inhabituelle dans la Nouvelle Vague originelle : l'incursion dans le domaine du cinéma d'espionnage.
Tire au flanc 62 (1961)
1 h 27 min. Sortie : 20 décembre 1961. Comédie
Film de Claude de Givray et François Truffaut
Muffinman a mis 1/10.
Annotation :
Eh ben !
Le Truffaut qui conspue la "qualité France", qui descend les Carné, Duvivier et Delannoy (c'est vrai qu'on peut se permettre de les démonter lorsqu'on commet ce genre de film), qui exècre le cinéma de papa, ce Truffaut-là donc, co-écrit et co-réalise ce navet franchouillard digne des futures œuvres des Charlots. Il fait même de la figuration en prisonnier (qui lit un bouquin, évidemment). C'est dire s'il cautionne.
Tandis que Godard et les copains de la Nouvelle Vague cherchent à évoquer la guerre d'Algérie de manière réaliste, de Givray et lui nous donnent à voir une image désincarnée et intemporelle d'une armée de gaudriole d'avant '14.
Du comique troupier pitoyable.
A noter, la présence de Cabu (avec les cheveux courts !) parmi les soldats et de Pierre Etaix en chef de gare à la fin.
Jules et Jim (1962)
1 h 45 min. Sortie : 23 janvier 1962. Drame, Romance
Film de François Truffaut
Muffinman a mis 4/10.
Annotation :
La première partie n'est plutôt pas mal, mais la seconde est franchement pénible. Le personnage de Jeanne Moreau est caricatural dans le genre "j'ai pas de problèmes alors je m'en crée", annonçant la future horreur de DEUX ANGLAISES ET LE CONTINENT, d'après le même auteur (H-P Roché), et le nombrilisme de la "nouvelle qualité France".
Vie privée (1962)
1 h 43 min. Sortie : 31 janvier 1962. Drame
Film de Louis Malle
Muffinman a mis 6/10.
Annotation :
Deux stars incontestables du glamour international, de belles idées et des lourdeurs, le jeu faux de BB compensé par des moments de spontanéité réellement authentiques, cette foutue voix off Nouvelle Vague, les années 1960 en couleur. Bref, du bon et du moins bon. Mais valable tout de même au bout du compte.